Plus de 55 millions de personnes dans le monde souffrent de démence.
Selon l’OMS, 60 à 70% des cas sont causés par la maladie d’Alzheimer. Devant une maladie en augmentation, de nombreuses études sont menées afin de créer des traitements et des outils de diagnostic plus efficaces.
En Belgique, 200.000 personnes sont atteintes de démence dont 140.000 de la maladie d’Alzheimer.
Cette maladie neurodégénérative touche environ 10% des Belges de plus de 65 ans, 26% des plus de 85 ans et 35% des plus de 90 ans. Elle touche un peu plus souvent les femmes que les hommes : sur 25 malades, environ 15 sont des femmes.
Mais qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
Cette maladie se manifeste souvent d’abord par des pertes de mémoire (qu’ai-je mangé ce matin ? quel livre ai-je terminé hier ? où sommes-nous partis en vacances cet été ?).
D’autres symptômes, témoins de la progression de la maladie, peuvent apparaître au fil du temps.
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent se désorienter, même dans des lieux familiers, et perdre leurs repères dans le temps. Elles éprouvent des problèmes de communication, comme l’oubli de mots courants, et des difficultés à tenir une conversation. Elles égarent souvent des objets ou les rangent dans des endroits inhabituels.
La maladie provoque aussi des difficultés à accomplir des tâches familières, comme suivre une recette ou s’habiller correctement.
Enfin, des changements d’humeur et de personnalité, tels que l’anxiété, l’euphorie, ou des variations d’humeur brusques, sont fréquents.
Comment détecte-t-on la maladie ?
Jusqu’à présent, le diagnostic se faisait par l’imagerie et les tests de liquide céphalo-rachidien qui permettent d’évaluer si une personne avec des symptômes est bien atteinte de cette forme de démence.
Cependant, les scientifiques souhaitent offrir des outils plus faciles et plus rapides à utiliser.
Dans cette optique, un groupe de chercheurs de l’université de Lund, en Suède, a évalué l’efficacité d’un test sanguin déjà commercialisé en États-Unis.
L’examen, connu sous le nom d’APS2, permet de mesurer les niveaux de phospho-Tau217 et ainsi de repérer des modifications associées à la maladie d’Alzheimer à un stade précoce, selon des études précédentes.
D’autres recherches ont démontré sa fiabilité, voire dans certains cas, sa supériorité par rapport aux tests de liquide céphalo-rachidien.
La récente recherche suédoise publiée dans JAMA a apporté une nouvelle avancée.
En analysant ce dernier sur 1 213 individus souffrant de légers troubles de mémoire qui peuvent indiquer le développement de la maladie, les chercheurs ont découvert qu’il était exact à 90%.
Selon le professeur Sebastian Palmqvist, le test sanguin peut être utilisé pour évaluer avec une précision de 90 % si une personne qui présente une perte de mémoire est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Comme la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui évolue lentement sur plusieurs années, la détection précoce permet de prendre des mesures pour ralentir la progression de la maladie et, le cas échéant, de commencer un traitement plus tôt, ce qui peut améliorer les résultats.
Elle peut aussi inciter les personnes à modifier leur style de vie pour réduire les facteurs de risque de la maladie, tels que l’hypertension, le diabète, l’obésité, le tabagisme et la sédentarité.
Pour réduire les risques de maladie d’Alzheimer, il est recommandé de maintenir une alimentation saine riche en fruits, légumes, et poissons gras, et de faire de l’exercice régulièrement. Gérer le stress par des techniques comme la méditation, rester mentalement actif avec des activités cérébrales, et contrôler les facteurs de risque comme l’hypertension et le diabète sont également importants. Des examens de santé réguliers aident à détecter et prévenir les problèmes, et certains suppléments, comme l’oméga-3 et la vitamine D, pourraient être bénéfiques, mais doivent être pris sous avis médical.
Toutefois, sans traitement efficace, un diagnostic précoce n’est pas suffisant. Beaucoup de neurologues attendent avec impatience des médicaments qui puissent valablement agir.
Après des décennies de recherches infructueuses, deux traitements – l’un par le laboratoire Eli Lilly, l’autre par Biogen – semblent pouvoir ralentir l’évolution d’Alzheimer en s’attaquant aux plaques amyloïdes. Leur efficacité est modeste et les effets secondaires sont lourds, mais pour nombre de neurologues, c’est un premier pas vers d’autres traitements plus performants.
Dans ce contexte, il apparaît prometteur de pouvoir, à partir d’un simple test sanguin, repérer au plus vite une maladie d’Alzheimer afin de démultiplier l’effet d’un traitement.
Source : Un senior sur 20 touché en Belgique: un test sanguin pourrait détecter cette maladie | RTL Info & Diagnostiquer une maladie d’Alzheimer par une prise de sang : une révolution, mais pour quoi faire ?