Le film « Dark Waters », désormais disponible en vidéo à la demande, raconte l’histoire — vraie — d’une lutte contre une industrie responsable de rejets d’acide perfluoro-octanoïque (PFOA), présent dans le Téflon de nos poêles.
Grâce à un expert en biochimie et toxicologie, Reporterre fait le point sur ce « scandale qui concerne l’ensemble du vivant sur Terre :
En quoi l’acide perfluoro-octanoïque constitue-t-il un danger pour les humains et les écosystèmes ?
Ces molécules ne sont pas facilement reconnues par les organismes qu’elles rencontrent. Elles sont très difficilement métabolisées, c’est-à-dire qu’on ne peut pas s’en débarrasser par le biais des urines, de la sueur ou les fèces. Concrètement, les PFOA s’accumulent au niveau des protéines plasmatiques, c’est-à-dire les protéines sanguines qui circulent en permanence dans notre sang. Les PFOA s’y accrochent et, quand les protéines se renouvellent, elles en attrapent d’autres.
Ces molécules sont donc extrêmement mobiles et persistantes dans l’environnement, et elles contaminent très largement dès qu’elles font l’objet de rejets industriels ou qu’elles ruissellent des décharges.
Elles s’incrustent partout dans le monde, jusqu’aux tréfonds de l’Arctique.
Elles s’accumulent dans les organismes vivants, dans l’ensemble des écosystèmes.
Or, elles agissent à des doses d’exposition infimes et sont identifiées comme reprotoxiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent altérer la fertilité ou le développement des enfants à naître. Elles affaiblissent le système immunitaire et augmentent le risque de développer des maladies cardiovasculaires, des cancers de la prostate, du rein ou encore des testicules.
Source : Téflon : les molécules toxiques « s’incrustent partout, jusqu’aux tréfonds de l’Arctique »