L’existence du cactus au Maroc date d’il y a 3 siècles et sa culture occupe aujourd’hui une surface très importante du Royaume.
La filière étant sous la menace de la cochenille, un ravageur dévastateur, le Ministère, l’ONSSA ainsi que la coopération Maroc-FAO ont lancé un programme de lutte intensif pour préserver la ressource cactus et éviter une catastrophe.
Par nature, le cactus est très adapté aux conditions agro-climatiques les plus difficiles. Cependant, ses comestibles (fruits et raquettes) sont peu exploitées : les fruits ne sont consommées qu’occasionnellement à l’état frais, et les raquettes sont utilisées en alimentation du bétail.
La figue de Barbarie est le fruit de la plante de cactus, Opuntia ficus-indica. Originaire du Mexique, cette plante pousse généralement dans différentes zones arides et semi-arides du monde tel que le Sud-Ouest du Maroc, où elle joue un rôle important dans la lutte contre l’érosion et la désertification.
En Afrique, le Maroc est recouvert de 160.000 ha de cactus, contre 10.000 ha en Algérie et 30.000 ha en Éthiopie.
Les principales populations de cactus au Maroc se repartissent « au nord à El Hoceima, avec 1.200 ha de la variété Dellahia, à Rhamna au centre (50.000 ha), au sud dans la région d’Aït Baâmrane, région de Sidi Ifni dans le Souss Massa (60.000 ha), mais aussi à Taza (500 ha), Shoul de Rabat (100 ha), Doukkala (200 ha), Boujaad (600 ha) et Essaouira (300 ha).
Le cactus est largement vendu comme une collation rafraîchissante par des vendeurs ambulants, principalement pendant les mois chauds de l’été.
Dans la région d’Aït Baâmrane, la production peut durer jusqu’à décembre.
La variété Akkouri présente aussi la particularité d‘être présente sur le marché sur une période différente des autres variétés.
Utilisé traditionnellement comme clôture ou en tant que base pour l’alimentation animale, le cactus a vu, au cours des dernières années, son huile de pépin se vendre à un prix très élevé. Il faut environ une tonne de plante fraîche pour produire un litre d’huile.
Au Maroc, plusieurs agriculteurs ont converti leurs exploitations dédiées au blé en figues de barbarie.
Pour cause, le rendement, meilleur pendant les années de sécheresse, permet de stabiliser les revenus et de réduire la dépendance aux aléas climatiques.
La plantation de nouvelles surfaces est, de ce fait, une approche très efficace pour atténuer l’impact des changements climatiques sur les ressources naturelles et sur la sécurité alimentaire.
La ville de Sidi Ifni est connue comme étant la capitale du cactus au Maroc. Cette région est bénie par le bon climat qui favorise la production d’environ 30% du cactus au niveau national avec un rendement de 8,3 T/ha.
Les deux écotypes Moussa et Aïssa. se caractérisent par d’excellentes qualités gustatives et de présentation : coloration, fermeté de la chair et parfum.
Dans la région du Souss, la coopérative féminine Aknari d’Aït Baâmrane a bénéficié des technologies mises au point à l’INRA pour la fabrication de confiture de figues de barbarie et de filets de raquettes en conserve.
Cette coopérative, constituant une unité pilote pour le développement agro-industriel du cactus, est entrée en activité durant l‘été 2004, avec une production journalière de 1.000 bocaux de 450 grammes de confiture.
Les grains, issus de la transformation des fruits en confitures, sont exploités pour l’extraction d’une huile ayant une valeur commerciale très élevée (3.000 DH/Litre).
Malgré la production annuelle de 280.000 T au niveau régional (Guelmim/Sidi Ifni), plusieurs contraintes persistent et freinent le développement de la culture (manque de techniques modernes de culture, difficultés de la commercialisation).
Mais depuis 2015, un nouveau ravageur a été signalé pour la première fois dans la région de Sidi Bennour. Il s’agit de la cochenille à carmin, un ravageur spécifique au cactus qui ne constitue aucun danger ni pour l’Homme ni pour les animaux.
De ce fait, un programme d’envergure a été lancé pour renforcer les mesures d’urgence prises en 2016 afin lutter contre la cochenille.
Les autorités procèdent également à l’arrachage et à l’enfouissement des plantations fortement infestées et au traitement phytosanitaire des plantations faiblement infestées.
Il a été mis l‘accent sur la sensibilisation et la mise en place d‘un cordon sanitaire pour éviter la contamination des zones indemnes. L’une des propositions est de remplacer les espèces fruitières par des espèces fourragères telles que Nopalea sp, résistante à la cochenille.
L’Office national de sécurité sanitaire des pro-duits alimentaires (ONSSA) a alloué à la région du Souss-Massa 1,6 millions de DH à la lutte contre la cochenille du cactus.
Cette intervention qui débutera en juillet se déroulera en deux parties.
La première touchera la zone territoriale de la préfecture d’Agadir Ida-Outanane, la province de Tiznit et la province de Taroudant.
Tandis que la seconde concernera la préfecture d’Inezgane-Aït Melloul et la province de Chtouka-Aït Baha.
En plus des procédures et des opérations de traitement et d’extraction de cactus infestés, l’ONSSA distribue des équipements, des outils et des pesticides aux organisations professionnelles.
Ainsi, jusqu’à fin février dernier, les services de l’ONSSA ont distribué une quantité de 262 pulvérisateurs aux agriculteurs (235 à Sidi Ifni et 27 à Guelmim) et 173 élagueurs (159 à Sidi Ifni et 14 à Guelmim), et des pesticides.
Sources : Filière cactus-Un potentiel industriel sous le feu de la cochenille & Souss-Massa: L’ONSSA alloue 1,6 MDH à la lutte contre la cochenille du cactus