Le 8 septembre 2023 à 23h11 heure locale, la terre a tremblé au Maroc, précisément dans le Haut-Atlas dans les provinces de Haouz et de Taroudant.
Il s’agit du séisme le plus important de l’histoire du Maroc. Il était d’une magnitude “forte” comprise entre 6,7 à 6,9.
L’hypocentre de ce séisme (le point de départ de la rupture sismique sur une faille) n’étant qu’à 12 à 24 km donc très proche de la croute terrestre (les ondes sismiques ont moins de distance à parcourir pour atteindre la surface) ont entrainé des secousses très intenses et des dégâts plus importants dans les zones proches où les bâtiments et les infrastructures fragilisés se sont soit totalement soit partiellement effondrés sur les habitants causant de nombreuses victimes.
La nature du sol et de la roche de la région influence la manière dont les ondes se sont propagées et amplifiées. Il est clair que les zones sableuses ou argileuses sont particulièrement vulnérables.
En fait, 700 douars sont à moins de 30 km de l’épicentre et la destruction s’est propagée jusqu’à 50 km touchant probablement 1500 à 2000 douars sans compter les hameaux non répertoriés sur les cartes d’état major.
L’aide d’urgence a été partiellement satisfaite pour un grand nombre de douars et elle devra se poursuivre pour ceux-ci encore de nombreuses semaines tant que la population n’aura pas acquis une certaine autonomie.
C’est vrai pour l’alimentation et tout ce qui est consommé comme l’eau, les produits d’hygiène, les médicaments etc…
À côté de cela, il y a les douars ou hameaux « oubliés ou délaissés » en raison de leur altitude dans la montagne, de la difficulté d’accès et de l’éloignement d’autres zones habitées. On ignore parfois totalement l’existence de certains de ces douars ou hameaux.
Là tout est à faire : l’urgent et le long terme.
C’est vers ceux là que l’”Association des Belges d’Agadir et de la région – Vereniging van de Belgen van Agadir en de regio”, ABAVBA, et les équipes de bénévoles sur le terrain veulent se tourner en ayant pour objectif d’assurer une aide sur le long terme à tous les niveaux : l’alimentation, l’habillement l’hygiène, la santé, la reconstruction et l’aide au retour à l’autonomie et à l’indépendance vitale des habitants.
Pour se faire et comme nos moyens sont actuellement réduits et rapidement utilisés, le cas échéant, nous avons décidé, sur recommandation d’un secouriste du CRM (Croissant Rouge marocain) participant à l’aide d’urgence de parrainer un nombre limité de douars, 1 ou 2.
On verra avec le temps selon les aides qui nous sont fournies par les donateurs si nous pouvons étendre cela à d’autres douars.
Les 5 membres du Bureau Exécutif ont marqué leur accord pour parrainer
au niveau de la Province de Taroudant :
le Douar Tamsoult , formé de plusieurs sous douars (Dchers) distincts. Il est situé à 2250 m d’altitude au cœur du parc national du Toubkal. La population d’avant le séisme comprenait plus de 1.000 personnes.
Originairement, Tamsoult (Azib n’Tamsoulte) avait des terrasses de cultures, de grands enclos pour le bétail et des prairies de grande étendue.
Aujourd’hui, il reste peu de choses. Pratiquement, toutes les habitations sont détruites. Beaucoup de gens ont péri. Parmi les survivants, il y a beaucoup d’enfants dont 65 de moins de 12 ans.
Tamsoult aujourd’hui !
Actions projetées par ABAVBA
Voici ce que nous voulons réaliser, pour ce Douar ou tout autre , si les dons le permettent :
Le premier objectif étant évidemment comme ça déjà été dit :
- le logement provisoire qui doit durer probablement sur une durée de 1, 2 voire 3 ans,
- l’habillement pour affronter le froid déjà présent en cette période automnale mais qui va s’accentuer avec l’hiver,
- les nécessités sanitaires (douches et WC) et
- bien d’autres choses….
Pour ce qui concerne l’autonomie alimentaire, il serait très utile que les sinistrés puissent avoir des sources immédiates pour s’alimenter comme des poules donc des œufs, des chèvres donc du lait etc…
Une autre voie qui peut s’offrir aux survivants c’est l’organisation de la vente des produits agricoles qu’ils ont encadrés et qui ont survécus au séisme et qui vont bientôt arriver à maturité tels les oranges, les citrons, les mandarines, les pommes, les herbes médicinales, etc…
On pourrait aider ces personnes à les acheminer vers des clients potentiels sur les villes les plus proches. Les recettes de vente leur permettraient d’acquérir un peu d’autonomie.
Par respect pour toutes ces personnes en nécessité que nous souhaitons aider, nous devons prendre en compte leurs propres repères et leurs traditions. Il ne s’agit pas de leur imposer “nos solutions” qui leur sont souvent totalement étrangères. Cela pourrait les déstabiliser encore plus qu’elles ne le sont aujourd’hui face aux évènements vécus et les conséquences que cela entrainent pour toute leur communauté.
Dans le cadre de la reconstruction où la même remarque s’impose, non seulement leur parole doit être prise en compte quant à leurs choix personnels, mais en plus, il faudra respecter leurs traditions.
Dans un premier temps, notre rôle pourrait consister dans la récupération de tous les éléments encore utilisables tels que portes, poutres, sanitaires,…. pour de nouveaux habitats.
Tous ces différents éléments seront abordés plus tard et au fur et à mesure de l’évolution de notre intervention sur le terrain.
Nous vous tiendrons informés de nos actions et de l’usage fait des dons reçus.
Actuellement, notre récolte de dons nous a permis d’avoir au 03.10.2023 une somme de 7.450 dhs sur Agadir et de 8.000 dhs sur Taroudant. Nous en avons besoin beaucoup plus. Nous vous rappelons que tout don est utile quelque soit sa valeur…. sous forme d’objets ou sous forme d’argent. Les objets peuvent être apportés à Agadir à la Résidence Al Faras avenue Moulay Youssef 1 (en face de Costa Sud) où une zone de stockage nous a été dédiée (adressez-vous au gardien ou demandez Anne la belge). Pour les versements en argent, vous pouvez verser sur le compte de l’association ABAVBA BaridBank : RIB 350 810 00000000 101 451 13 39 SWIFT/BIC ABBMMAMC en indiquant en communication « Séisme 2023 » et si vous le souhaitez votre nom. À ce jour, il y a des lieux qui n’ont pas encore été atteints et la pluie risque de tomber d’un moment à l’autre rendant les rares pistes encore praticables inutilisables. L’urgence est absolue ! |