La lignée cellulaire “HeLa”, acronyme forgé de ses initiales, était née, à l’insu de la patiente, spoliée de son échantillon : la première lignée de cellules humaines immortelle à pouvoir être cultivée in vitro, hors du corps humain, donc, et capable de se multiplier à l’infini.
Henrietta Lacks, mère de famille afro-américaine, s’était rendue à l’hôpital Johns Hopkins, suite à des hémorragies, et là on lui a diagnostiqué un cancer du col de l’utérus. Elle est décédée le 4 octobre 1951, à 31 ans seulement.
Pendant son traitement, des cellules de sa tumeur ont été prélevées et transmises à un chercheur, sans qu’Henrietta Lacks n’en sache rien.
Les cellules ont été produites en masse, sans l’accord de la famille d’Henrietta Lacks. Plus de 50 millions de tonnes de cellules HeLa ont au total été utilisées dans le monde, et elles ont servi à quelque 75.000 études de laboratoire.
Il a fallu attendre ce mercredi d’octobre 2021, pour que l’Organisation Mondiale de la Santé rende enfin hommage à Henrietta Lacks :
“C’est aux cellules d’Henrietta Lacks qu’on doit le vaccin contre le papillomavirus humain, qui protège de différents cancers, dont celui de l’utérus ; le développement du vaccin contre la polio, aussi ; des médicaments contre le SIDA, l’hémophilie, la leucémie, et la maladie de Parkison“, reconnaît l’OMS, qui lui rend aussi hommage pour les avancées que ses cellules ont permis en matière de médecine reproductive, y compris la fécondation in vitro, en recherche génétique, et de médecine de précision.
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Source : Henrietta Lacks, ou les cellules immortelles volées : histoire d’un hommage tardif tant mérité