“Les familles en migration et donc séparées sont de plus en plus en nombreuses. Ce sont les familles qu’on appelle ‘transnationales’, qui vivent dans plusieurs pays ou parfois plusieurs continents, analyse Jacinthe Mazzocchetti, professeure en sciences sociales et anthropologie à l’UCLouvain.
Dans ces familles-là, depuis très longtemps, on invente de façons de rester en lien, notamment à travers le numérique.
Ces voies numériques ne suffisent évidemment pas mais cela a été une grande révolution pour de très nombreuses familles à partir du moment où on y a accès : un bon wi-fi, pas trop cher et ne pas être pénalisé par la fracture numérique.”
Le numérique permet donc depuis une dizaine d’années aux familles séparées de rester en contact, de s’échanger des nouvelles. C’est en réalité ce que les Belges ont commencé à faire depuis le mois de mars.
Mais ce contact par vidéo ne suffit. “Il manque tout une série de dimensions à ce contact, et principalement le toucher. Voilà l’un des cinq sens qu’on ne parvient pas à mettre en place à distance.
Par contre, beaucoup de familles parviennent à développer des contacts autour de l’odorat ou du goût pour être en lien. Cela peut être de cuisiner la même chose et partager le repas.
Cela veut dire qu’on est en lien parce qu’on fait la même chose (cuisiner, ndlr), mais aussi parce qu’il y a toute la question du souvenir qui passe par le repas commun.
Cela fait une bonne décennie que ce genre de techniques se démocratise avec l’accessibilité aux outils numériques.”
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Source : Comment fêter Noël à distance ? Demandez aux transnationaux !