Depuis la nuit des temps, les Marocains, amazighs et arabes, ont voué un attachement très particulier au cheval.
Cette monture hors du commun invoque le sacré dans sa dimension religieuse mais aussi patriotique. Elle renvoie à la place du cheval nommé Al Bouraq, amené par l’Archange Gabriel, qui transporta le Prophète Sidna Mohammed dans le voyage nocturne d’al-israa wal mi’raj.
Et de ce fait, elle accompagne le Marocain dans des moments phares de sa vie comme la circoncision et le mariage.
Le cheval marque aussi l’attachement du peuple marocain à sa patrie et rappelle la bravoure des ancêtres dans sa défense. D’où sa présence remarquée dans les fêtes nationales et les manifestations populaires (Tbourida).
Au fil du temps, les Marocains ont appris, avec l’art et la manière, à entretenir et développer leur attachement au cheval, notamment en le dotant de harnachements d’apparat très colorés et somptueux, dignes de la noblesse et de ce compagnon très particulier de l’Homme.
Parure, tapis, arçon, bride, étrier, cravate, etc., le harnachement du cheval compte une dizaine de composantes, chacune nécessitant un savoir-faire particulier et fait appel aux services de plusieurs intervenants, dont certains en sous-traitance. Mais c’est le maître sellier qui distribue les rôles.
En véritable chef d’orchestre, le maître sellier acquiert les matières premières et sous-traite des composantes à d’autres artisans, surtout ceux qui n’entrent pas dans le corps du métier: les feuilles de feutrine chez le feutrier (lbbad), l’arçon (qui sert de siège au cavalier) chez le menuisier, les étriers et le mors chez les artisans de cuivre, de fer damasquiné ou même de l’inox.
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Source : Les selliers, gardiens d’une tradition millénaire – MAP NEWSLETTERS