Réflexion-Témoignage: « Être un harraga »[un immigré clandestin], ça ne m’intéresse plus. C’est une vie de galère. On vit dans la peur permanente»

Non, je préfère essayer de faire fleurir mon business dans mon pays et tenter d’immigrer plus tard, légalement cette fois. »

Parmi les raisons les plus invoquées par ceux communément appelés les « harragas » – terme qui signifie « brûleurs », de papiers et de frontières, dans les dialectes maghrébins –, on retrouve le manque de perspectives économiques.

Face au boom économico-touristique, certains, comme Rayan, 28 ans, ont choisi de reconsidérer leurs plans d’avenir.

À savoir le plan Azur ou création de six stations balnéaires à travers le pays telle que celle du village de surfeurs Taghazout Bay, avec l’optique de créer 20 000 emplois … et parallèlement, le plan d’aménagement urbain d’Agadir avec la création d’infrastructures dans les domaines sportif, touristique, éducatif et de la santé.

Pourtant, pour Rayan, rien ne suffira à arrêter les candidats à l’exil.

« Ils sont persuadés qu’en Europe, c’est mieux qu’ici. Certains n’ont pas peur d’y laisser leur vie. Bien sûr, ils ont tort, parce que là-bas, ils seront confrontés au racisme, à la barrière de la langue, aux gens qui profiteront de leur misère. Mais quand je leur dis ça, ils ne me croient pas », constate-t-il.

« Ils veulent voir la misère européenne de leurs propres yeux, comme si, ailleurs, la misère était plus belle. »

Source : Maroc : dans la station balnéaire de Taghazout, qui attire les surfeurs du monde entier, la jeunesse rêve d’exil | Middle East Eye édition française