Franz Schreker, compositeur autrichien (1878-1934) s’est, suite à la mort prématurée de son père, formé en autodidacte , ensuite grâce à l’aide de plusieurs mécènes.
Lorsqu’il s’attela à ce qui devait être son dernier opéra, Franz Schreker décida de rompre avec les sujets et le style qui avaient été les siens jusque-là.
D’abord, au lieu de s’abîmer dans les méandres de la psychologie humaine, il choisit le ton du conte populaire, afin de toucher le plus large public, et jeta son dévolu sur Smetse Smee, du romancier belge Charles De Coster, auteur de La Légende d’Uylenspiegel (1868).
Sur fond de Révolte des Gueux, cette légende flamande fait intervenir le Christ et le Diable, recourt à des éléments archétypaux comme les trois souhaits et montre comment le héros put échapper à l’enfer pour entrer au paradis.
Avec ce que le compositeur appelait « un opéra à la Bruegel », on est en effet à cent lieues de l’univers dépeint dans Der ferne Klang.
Quant à la musique, Schreker voulut être « assez moderne » ; s’il connaissait les expériences de Schoenberg, auquel était dédié son précédent opéra, Christophorus, il préféra se tourner vers une autre modernité de l’entre-deux-guerres, celle de la Nouvelle Objectivité et du Zeitoper, mais aussi celle d’un Prokofiev ou d’un Chostakovitch.
La production effervescente de l’Opera Ballet Vlaanderen, présentée en février 2020, n’est que la quatrième production moderne de cet opéra.
L’action se déroule au 16e siècle, pendant la domination espagnole des Flandres.
En transposant le récit folklorique de Charles De Coster, Schreker met en avant la sournoiserie du forgeron Smee, qui n’abandonne aucunement son patriotisme d’antan tout en faisant affaire avec les forces de l’occupation.
Réduit à la pauvreté par la calomnie, un forgeron scelle un pacte avec le diable pour obtenir sept ans de travail et de vie prospère. Lorsque son temps est écoulé, il déjoue les messagers de l’enfer, pour se voir refuser les portes du paradis.
Dans la mise en scène vive et politiquement chargée d’Ersan Mondtag, l’« opéra magique » de Schreker nous enchante tel un cocktail d’influences musicales, allant des réminiscences de Kurt Weill au contrepoint baroque.
En co-production avec le Nationaltheater Mannheim.
Enregistré le 28 février 2020.
Chanté en allemand. Sous-titres en français, anglais, allemand et néerlandais, et possibilité de traduire automatiquement dans plus de cent autres langues.
Disponible à partir du 08.05.2020 à 19h00 CET
jusqu’au 06.11.2020 à 12h00 CET
Source : Der Schmied von Gent – Opera Ballet Vlaanderen | OperaVision