Comment expliquer un tel épuisement ?
Réponses avec le chercheur en psychologie sociale Christophe Haag et la chronobiologiste Claire Leconte.
Selon le chercheur en psychologie sociale Christophe Haag, la période a réveillé des peurs mentales «assez percutantes», comme celle de mourir, de perdre un proche ou encore des angoisses économiques.
«Face à une menace, le cerveau humain a besoin de deux sources de carburant pour réagir et prendre la fuite : de l’oxygène et du sucre», explique le spécialiste.
Afin de se réapprovisionner, l’organisme va donc solliciter davantage les bronches, puiser dans le stock de graisses du foie et accélérer le rythme cardiaque.
Ainsi répété, cet afflux d’émotions négatives a pour conséquence d’enrayer la machine.
«Cette intensité émotionnelle empêche le cerveau de se relâcher, tout comme les muscles qui restent en tension continue jusqu’au retour de bâton et à l’apparition de la fatigue», souligne Christophe Haag.
À haute dose, la colère, la frustration ou encore la tristesse ont un impact direct sur l’horloge biologique.
«Sous l’effet de l’émotion, on libère de la dopamine et cela dérègle le traitement cérébral du temps», observe le chercheur en psychologie sociale.
Résultat : on se couche et on se lève plus tard. «On endommage de cette manière le sommeil profond, chargé de renouveler le système psychique et musculaire», précise la chronobiologiste Claire Leconte.
Source : Vous vous sentez fatigués depuis le déconfinement ? Voici pourquoi – Madame Figaro