🇧🇪-Bruxelles:la Senne récemment remise à ciel ouvert

L’histoire du voûtement de la Senne trouve ses origines au XVIe siècle, lorsque Charles Quint accepta de construire le très demandé canal de Willebroek.

Cette voie d’eau toute droite, sans méandres, permettait à ses utilisateurs de se rendre plus vite à Anvers, et de ne plus devoir s’acquitter des taxes malinoises.

Le canal et la Senne ont coexisté jusqu’au XVIIIe siècle. Abandonnée comme moyen de communication, la sinueuse rivière continuait, en effet, d’alimenter les moulins à eau, au nombre de 14 rien que dans le Pentagone.

C’est le courant hygiéniste qui enterra la Senne, véritable égout à ciel ouvert tenu responsable de nombreux maux. Léopold II posa la première pierre du voûtement sur le tronçon Lemmonier – Anspach le 6 mai 1867, tandis que les boulevards du centre furent inaugurés le 30 novembre 1871.

Si l’épidémie de choléra de 1866 a marqué les esprits au point d’être intimement liée à cet événement, elle n’est pourtant par la cause première du voûtement.

“C’est avant tout le triomphe de la bourgeoisie du XIXe siècle. La volonté était de raser les vieux quartiers populaires pour créer un nouvel environnement pour les élites urbaines. L’épidémie de choléra a éclaté après la décision finale de vouter la Senne si l’on en croit les débats en conseil communal. Mais cela a été un argument supplémentaire”, résume l’historien.

Et si l’on se permet aujourd’hui se remettre la Senne à ciel ouvert, c’est grâce à l’amélioration de la qualité de l’eau.

“Alors qu’on regarde parfois de haut la gestion de l’eau sur d’autres continents, il faut quand même rappeler que Bruxelles n’épurait pas ses eaux usées jusqu’en 2000.

La Senne était un égout“, pose Damien De Keyser, directeur général de la société bruxelloise de gestion de l’eau (SBGE).

La première station, Bruxelles-Sud, fut construite cette année-là à Forest, suivie en 2007 par l’exploitation de la station Bruxelles-Nord, ce qui a permis de couvrir l’ensemble du territoire bruxellois.

Source : Bruxelles renoue avec sa rivière | L’Echo

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