«Une ascension» nous plonge dans le fascisme intime
Un jour, l’écrivain Stefan Hertmans découvre qu’un SS flamand a vécu avec sa famille dans sa maison de Gand. « Une ascension », son roman-enquête, nous confronte à la banalité du mal via Willem Verhulst, et à travers lui Dries Van Langenhove et Zemmour, les fascistes contemporains. Puissant, dérangeant, fascinant.
Une ascension, c’est l’histoire d’un homme, Flamand, Willem Verhulst, poussé par ses démons intérieurs et sa détestation de la toute-puissance francophone à la collaboration active avec les nazis : il rédigera les listes qui enverront des Juifs gantois dans les camps de la mort.
Dans Une ascension, le point de départ est une maison. Alors que Stefan Hertmans vend sa maison de Gand, paraît le livre d’un de ses anciens professeurs d’université, qui révèle qu’enfant, il a vécu dans cette maison, et que son père était un mauvais Flamand, un collaborateur nazi. Hertmans connaissait ce fait troublant mais n’avait jamais fait de recherches plus approfondies. Et c’est le moment de le faire.
Et pour ce faire, il met une nouvelle fois en perspective les sentiers incroyables, les hasards inouïs où le mène cette enquête dramatique mais parfois aussi cocasse. Parce que ce nazillon, ce Verhulst, le père de son professeur, était un vrai salaud en uniforme SS, mais c’était aussi un parfait imbécile.
Et Stefan Hertmans explore avec maestria l’articulation entre médiocrité et grande tragédie.
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La version originale « De opgang » en néerlandais c’est ICI
Source : «Une ascension» nous plonge dans le fascisme intime – Le Soir & « Une ascension » de Stefan Hertmans, plongée dans une maison où résonnent les échos sombre de l’Histoire