La première vague de cette campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus (qui en compte quatre ) a été lancée en Belgique, Région Wallonne, au mois de mars de cette année.
Pour rappel, le cancer du col de l’utérus est causé par une infection persistante due à certains virus appelés papillomavirus ou HPV.
Le dépistage précoce est important car il permet d’identifier des lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent en cancer ou un cancer au tout début de son évolution.
En Belgique, le dépistage est recommandé tous les trois ans pour les femmes âgées de 25 à 65 ans.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus consiste à un frottis cervico-vaginal ou “Pap-test”. Il s’agit d’un « frottis » de cellules du col, prélevées au cours d’un examen gynécologique, pour être examinées au microscope à la recherche de cellules précancéreuses.
De telles cellules sont présentes en moyenne 10 à 15 ans avant qu’un véritable cancer invasif ne se développe.
Les lésions peuvent alors être traitées localement de façon très simple et efficace.
D’après les recommandations européennes et celles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Pap-test doit être réalisé tous les 3 à 5 ans chez toutes les femmes entre 25 et 64 ans.
En Belgique, le test est remboursé une fois tous les 3 ans depuis 2009, mais seules 60% des femmes se font dépister, ce qui est insuffisant.
D’après les derniers chiffres du Registre belge du Cancer, il y a eu en Belgique 623 cas de cancer du col de l’utérus en 2011. L’âge moyen au moment du diagnostic est 54 ans.
Dans certaines situations, un test de dépistage du HPV peut être réalisé en complément ou en remplacement du frottis.
Le virus HPV est responsable de ce cancer.
On sait depuis une vingtaine d’années qu’il existe un lien de cause à effet entre le cancer du col de l’utérus et la présence d’un virus de type papillomavirus humain (HPV).
Il s’agit d’une infection transmise par voie sexuelle, qui est extrêmement banale mais disparaît le plus souvent spontanément.
Ce virus se transmet par contact cutané direct, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration.
Près de 80 % des personnes (femmes & hommes) seront infectées par le virus HPV au cours de leur vie.
Chez un petit nombre de femmes ou d’hommes, le virus s’installe en permanence. Les femmes infectées constituent le groupe à risque de cancer du col.
Le KCE (Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé)* a établi, en collaboration avec l’Institut scientifique de Santé Publique et le Registre du Cancer, qu’un dépistage basé sur la détection de la présence du virus serait plus efficace que l’actuel frottis (aussi appelé Pap-test) pour protéger les femmes de plus de 30 ans, et ceci à un coût moins élevé.
De plus, le dépistage par test HPV permettrait en toute sécurité d’espacer les examens de 5 ans au lieu de 3 ans aujourd’hui.
Il reste cependant important que toutes les femmes entre 25 et 64 ans, y compris celles qui sont vaccinées contre ce virus, continuent à se faire dépister.
En effet, le vaccin ne protège pas contre tous les types de virus HPV pouvant générer un cancer, et on ne connaît pas encore avec certitude la durée de la protection qu’il confère.
Actuellement, le test HPV est uniquement remboursé comme examen complémentaire chez les femmes dont le Pap-test présente des anomalies. En pratique, le test HPV se pratique sur un frottis de col prélevé de la même façon que pour le Pap-test.
Le test HPV permet de réduire le nombre de cancers et de décès…
Il apparaît clairement que les femmes sont mieux protégées contre les cancers invasifs lorsque le test HPV est utilisé comme premier test de dépistage.
Le KCE recommande donc de remplacer le Pap-test par le test HPV.
La population ciblée actuellement par ce dépistage – les femmes de 25 à 64 ans – reste identique.
Ce changement de test devrait permettre d’éviter 240 cas de cancer supplémentaires et 96 décès pour 100 000 femmes dépistées.
Étant donné que le risque de développer un cancer invasif après un test HPV normal est nettement plus faible qu’après un Pap-test normal, on pourrait, en toute sécurité, allonger le délai entre deux dépistages à 5 ans.
*Le KCE ou Centre fédéral d’expertise des soins de santé est un institut fédéral de recherche indépendant en Belgique, qui fournit des conseils scientifiques multidisciplinaires aux personnes et aux autorités compétentes sur les questions relatives aux soins médicaux.
Source : Campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus | AVIQ & Cancer du col de l’utérus: l’utilisation du test HPV rendrait le dépistage plus efficace et permettrait d’espacer les examens de 5 ans au lieu de 3 ans