Le Maroc, comme tous les pays du monde, réalise chaque 10 ans le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH).
Quand se déroulera ce recensement ?
Cette opération, la 7ème du genre, aura lieu du 1er au 30 septembre 2024. Elle vise à évaluer et à publier les données économiques, sociales et démographiques de chaque citoyen à un moment donné.
Qui est concerné par ce recensement ?
Toute personne habitant habituellement dans un lieu de résidence ou ayant l’intention d’y résider pendant au moins 6 mois. Cela inclut toute personne, quelle que soit sa nationalité ou sa situation de séjour, qu’elle ait un domicile légal ou non. Les migrants, réfugiés, nomades, et sans-abri sont également inclus.
Les étrangers résidant au Maroc seront-ils recensés ?
Oui, les étrangers résidant au Maroc seront recensés, même s’ils sont à l’étranger pendant la période du recensement pour une durée ne dépassant pas six mois. Cela inclut les employés étrangers des ambassades et consulats résidant en dehors de ces institutions. En revanche, les membres du corps diplomatique résidant dans les ambassades et consulats ne seront pas recensés.
À quoi sert le recensement ?
Le recensement 2024 permettra une actualisation des données du nombre de résidents habituels, qu’ils soient marocains ou étrangers, au niveau de toutes les unités territoriales : régionales, provinciales et communales, ainsi qu’au niveau des douars et des quartiers.
Il aidera également à connaître les caractéristiques démographiques, sociales et économiques de l’ensemble de la population, y compris les groupes de population spécifiques tels que les nomades et les personnes sans-abri.
En complément, le recensement fournira des informations sur l’habitat, afin de déterminer le volume et les caractéristiques du parc de logements ainsi que les conditions d’habitation des ménages.
Les informations collectées serviront deux objectifs majeurs :
- Planification et développement des politiques publiques : Ces données aideront le gouvernement à mieux planifier et à suivre l’évolution des services publics comme l’éducation, la santé, l’emploi, et le logement. Elles permettront aussi de prévoir les besoins futurs des habitants, tant au niveau national que local.
- Statistiques précises : Le recensement fournira des chiffres essentiels sur la population, qui serviront de base pour réaliser d’autres enquêtes et calculer des indicateurs sociaux, économiques, et environnementaux. Ces données seront également utilisées pour estimer l’évolution future de la population.
Qui est chargé de récolter les données auprès des citoyens ?
Ont été sélectionnés sur base de candidatures volontaires : 40.883 enquêteurs, 11.904 contrôleurs, 1.071 superviseurs communaux.
500 000 personnes environ ont déposés leurs candidatures, dont quelque 200 000 candidats ont été automatiquement sélectionnés sur la base de critères légalement définis, en tenant compte des besoins locaux dans chaque commune territoriale et en s’appuyant sur les préférences et les informations déclarées par ces derniers tels que :
- Les communes choisies par le candidat pour y remplir leur mission;
- La catégorie à laquelle le candidat appartient (employés du secteur public, titulaires de diplômes, étudiants) ;
- Le niveau d’études ;
- L’ expérience dans les enquêtes statistiques sur le terrain ;
- La maîtrise des technologies modernes.
Les candidats sélectionnés ont bénéficié d’une formation en ligne via une plateforme numérique développée en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, avec près de 92.000 candidats ayant suivi avec succès l’ensemble des modules.
Parmi ceux-ci, 55.000 candidats ont été choisis pour suivre la formation présentielle et pour réaliser infine le recensement général de la population et de l’habitat, sur la base d’entretiens oraux individuels visant à évaluer les compétences techniques et scientifiques des participants ainsi que les compétences individuelles nécessaires, telles que la bonne communication et le respect des coutumes et traditions locales des familles.
Le recensement de 2024 sera opéré par une diversité de participants,dont 60% sont diplômés et/ou étudiants, 32% sont issus du secteur de l’éducation. Les 8%. restants sont des fonctionnaires d’ administration et/ou d’institution publique, de salariés du secteur privé et de retraités de la fonction publique.
Sur quoi portent les questions ?
Les données auprès des ménages seront collectées par un double questionnaire :
Le questionnaire court, destiné à l’ensemble de la population, aborde :
- les structures démographiques (Composition du ménage, sexe, âge, nationalité, état matrimonial, âge au premier mariage et lieu de naissance) ;
- les phénomènes rares tels que la migration internationale et la mortalité ;
- le parc de logement (Nature d’occupation et type de logement)
- la distance séparant le logement des équipements de base dans le milieu rural (les routes goudronnées, pistes, les écoles primaires, les établissements scolaires du secondaire collégial et qualifiant et les centres de santé et les hôpitaux).
Le questionnaire long, pour un échantillon de 20% des ménages, traite de :
- la fécondité (Fécondité totale et fécondité actuelle au cours des 12 derniers mois) ;
- les difficultés rencontrées dans l’exercice des activités habituelles (La vision, l’audition, la mobilité, la cognition, l’entretien personnel et la communication) ;
- la couverture médicale (secteur d’accès aux soins de santé, disposition de la couverture médicale et système de couverture) ;
- la migration interne (Lieu de résidence avant la résidence actuelle) ;
- l’analphabétisme (Capacité d’effectuer des calculs mentaux, savoir lire et écrire),
- langues incluant les langues lues et écrites (Arabe, Amazigh-Tifinagh, Français, Anglais, Espagnol, autres à préciser), les langues maternelles (Arabe, Amazigh, Français, Anglais, Espagnol, autres à préciser) et les langues locales utilisées (dialecte arabe, Tachelhit, Tamazight, Tarifit, Hassania, autres à préciser) ;
- l’enseignement (Fréquentation du préscolaire, niveau scolaire général, type d’enseignement (privé/public), scolarisation, diplôme de formation générale et professionnelle) ;
- l’usage des TIC (Internet, téléphone, ordinateur) ;
- l’activité économique (Type d’activité, profession, statut dans la profession, activité économique, moyen de déplacement pour le travail) ;
- Les conditions de logement des ménages et environnement (Nature d’occupation, type de logement, matériaux de construction des murs, du toit et revêtement du sol, l’âge du logement, nombre de pièces occupées, statut d’occupation, mode d’utilisation des équipements du logement, mode d’éclairage et source d’approvisionnement en eau, distance séparant le logement non raccordé du point d’eau, durée pour arriver à la source d’eau pour le logement non raccordé, disponibilité de l’eau potable sur toute l’année, mode d’évacuation des eaux usées et des déchets ménagers, principale source utilisée pour la cuisson, utilisation des énergies renouvelables pour l’usage domestique).
Comment les autorités garantissent la protection des données récoltées?
Lors du recensement de 2024, la technologie a été utilisée pour protéger les données collectées tout en respectant les exigences de sécurité et de confidentialité :
- L’utilisation de techniques de chiffrement qui assurent la sécurité des informations échangées entre les tablettes et le centre de données.
- La gestion sécurisée des tablettes, par la mise en place d’un système de gestion des appareils mobiles pour la sécurité et le contrôle à distance de ces appareils.
De plus, la loi n° 001.71 du 16 juin 1971 relative au recensement de la population et de l’habitat stipule que les renseignements individuels recueillis ne peuvent en aucun cas être utilisés pour des poursuites judiciaires, un contrôle fiscal, ou une répression économique.
Un peu d’histoire…
Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2024 est le 7ème depuis l’indépendance du Maroc.
Dénombrements avant l’indépendance
Il s’agissait de simples opérations de comptage réalisées, à des intervalles irréguliers, dans l’ex-zone sud ou l’ex-zone nord respectivement par le protectorat français et le protectorat espagnol. La première opération de ce genre a eu lieu en 1921 et la dernière en 1951.
Recensements réalisés après l’indépendance
Depuis son indépendance, le Maroc a réalisé six recensements (1960, 1971, 1982, 1994, 2004 et 2014).
Le recensement de juin 1960, le premier qui répondait aux recommandations des Nations Unies, aussi bien au niveau de la date de référence qu’au niveau des modalités de sa conception et sa réalisation, a permis de recueillir une masse importante de données démographiques et socio-économiques jusqu’alors non disponibles.
Le recensement de 1971 a été la deuxième opération d’envergure nationale réalisée sur tout le territoire national, à l’exception des provinces de Laâyoune, Boujdour, Es-Semara et Oued Ed-Dahab.
Les populations des provinces du sud, récupérées en 1975, ont été recensées pour la première fois en 1982 à l’instar de celles des autres provinces du Royaume, ce qui a fait du recensement de 1982 l’opération la plus complète jusqu’alors réalisée sur tout le territoire national, tout comme celles de 1994, de 2004 et de 2014.