Après le scandale de l’importation du Maroc des déchets de certains pays européens, une autre révélation a eu l’effet d’une bombe : le Maroc importerait des pesticides bannis par l’Europe.
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Ces données alarmantes sont tirées d’un rapport publié en mai 2020 par l’association marocaine santé, environnement et toxicovigilance sur les HHPs au niveau national.
L’association qui note qu’il n’y a aucune information sur le volume national d’utilisation des HHPs pour l’agriculture au Maroc, révèle qu’au total 58 HHPs parmi la PAN list, interdits dans d’autres pays, sont commercialisés au Maroc en confondant tous les usages (agricole et non agricole), ceci représente 15,34% de toutes les matières actives enregistrées au Maroc.
En effet, ces substances autorisées continuent d’être étudiées et certaines peuvent être retirées du marché en cas de nouvelles mises en cause scientifiques.
Jusqu’à 2019, 33 matières actives ont été retirées du territoire pour cause de dangerosité.
Rien qu’entre 2018 et 2020, l’ONSSA affirme qu’elle a retiré 15 matières actives du marché national.
Rassurant ? «Pas vraiment. Les contrôles sont menés. Et les produits ne sont retirés que lorsqu’il y a une alerte au niveau international.
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Au niveau national, les données du rapport de l’association marocaine santé, environnement et toxicovigilance sur les HHPs , montrent que le marché des phytosanitaires marocain est un marché à 90% privé dont toutes les multinationales les plus connues dans le domaine sont représentées, soit à travers leurs filiales soit à travers des sociétés marocaines de distribution.
Le rapport estime que l’industrie de fabrication de produit phytosanitaire au Maroc est négligeable, puisque 95% des produits sont importés prêt à l’emploi, le reste est formulé localement.
Par contre 35% à 45% du volume importé est reconditionné en petits emballages adaptés, aux petits besoins.
Les derniers chiffres disponibles sur le volume d’importation remontent à 2013 avec 17 589 tonnes ce qui représente 1240 millions de dirhams en 2013/2014 et 1 236 millions de dirhams en 2015/2016.
Les insecticides détiennent la première place (40% à 55%), suivi des fongicides (35% à 45%), puis les herbicides (10% et 15%), selon les années et les conditions climatiques.
Les cultures maraîchères consomment 35% de ces produits, ensuite viennent les plantations (30%), puis les céréales (25%), enfin les cultures industrielles et autres (10%).
Source : Produits toxiques, le Maroc poubelle de l’Europe ?! | Consonews – Premier site consommation au Maroc