🇧đŸ‡Ș-DĂ©gustons…ce sympathique livre “STOEMP BXXL” : Un pot-pourri d’anecdotes et de recettes.

BRUXELLES EST UNE VILLE SECRÈTE.

Pas dans le sens que lui donnait Paul de Saint-Hilaire dans ses ouvrages mystérieux quasi mystiques sur la capitale.

PlutĂŽt dans l’idĂ©e qu’elle ne se livre, ne se rĂ©vĂšle qu’à ceux qui poussent plus loin l’observation du Manneken-Pis ou la photo traditionnelle d’une main lovĂ©e palpant une boule de l’Atomium par la grĂące de l’effet de perspective.

C’est une ville puzzle dont les diffĂ©rents quartiers forment autant d’espaces mosaĂŻques, de villages variĂ©s, grappes de communes entourant le noyau central.

Elle offre au visiteur le visage multiple et diffĂ©renciĂ© d’une ville moderne, une « grande » ville autant que le profil bucolique d’un village qui aurait grandi sans le vouloir.

Une capitale humaine dit-on et lit-on souvent.

Un petit quelque chose de Paris qui n’aurait rien d’arrogant.

Bruxelles a mué, a muté depuis la belle époque des impériales chantées par le grand Jacques.

Les cartes postales anciennes diffusent d’elles un parfum de Belle Époque, des relents nausĂ©abonds de Senne Ă  ciel ouvert, le rythme lent des marchands ambulants, les agents de change portant des chapeaux melon Ă  la terrasse du Cirio, le long du palais de la Bourse, des passants endimanchĂ©s Ă  l’AllĂ©e Verte, des voddemannen (marchands de loques) hĂ©lant les habitants.

De ces annĂ©es-lĂ , les Bruxellois ont gardĂ© l’esprit de la zwanze (humour gouailleur du Bruxellois), l’attachement Ă  leur ville.

Une ville transformĂ©e par les grands travaux d’un roi barbu et ceux d’un Paul Vanden Boeynants fascinĂ© outre mesure par les sirĂšnes des buildings transparentistes.

Une ville impactĂ©e durablement par le magnifique souvenir de l’Expo 58 mais aussi dĂ©figurĂ©e durant une pĂ©riode jugĂ©e trop longue par certains, par des cicatrices urbaines dĂ©fiant toute logique esthĂ©tique.

Que de bùtiments aussi disparus ou transformés par un façadisme à la belge devenu, au regret final de tous, une appellation contrÎlée.

Que de belles aprÚs-midi aquatiques avortées par le voûtement de la Senne.

Ces images montrent de belles locomotives, bĂȘtes rugissantes Ă  la machinerie lustrĂ©e entrant dans des gares qui Ă©taient encore les sas d’entrĂ©e de la ville.

Aussi y voit-on une laitiĂšre dont l’achalandage d’étain et de liquide lactĂ© est tirĂ© par un chien tirant la langue. Autre temps…

Aujourd’hui, la page de l’album de photos aux pages jaunies est tournĂ©e et tous, nous avons conscience qu’il s’agit certes d’aller de l’avant mais aussi de prĂ©server ce qui fut un poumon vert conjuguĂ© Ă  un cabaret gĂ©ant et qui est devenu, Europe oblige, un laboratoire cosmopolite aux diffĂ©rentes origines et essences.

Nous ne sommes plus au temps de Bossemans et Coppenolle.

Ni de Charles Buls. À l’époque, la ville Ă©tait le reflet de ses habitants et il s’agit d’une image d’Épinal qu’il convient vaille que vaille de chĂ©rir et d’entretenir.

C’est beau la nostalgie et les magnifiques façades et bĂątiments prĂ©servĂ©s reprĂ©sentent nos pyramides Ă  nous, magnifiques Horta, BlĂ©rot fignolĂ©s…

Les temps changent et aujourd’hui, Bruxelles a rĂ©ussi la gageure d’évoquer immĂ©diatement et automatiquement cette douceur d’antan Ă  ses trĂšs nombreux visiteurs tout en ayant ajoutĂ© la dimension de capitale europĂ©enne qu’elle se fait fort de mĂ©riter.

De nos jours, la ville est encore et toujours le reflet de ses habitants. Nous dirons plutĂŽt les reflets de ses habitants.

Toujours bon vivant, le Bruxellois continue d’aimer sa ville. Une ville qui a accueilli un nombre impressionnant de nationalitĂ©s, un nombre incalculable d’apports culturels venant Ă  leur tour apporter un supplĂ©ment d’influences Ă©trangĂšres Ă  une ville qui s’en est toujours nourrie.

Les Bruxellois sont connus pour leur geste et leur faconde. La zwanze donc. Quel joli mot que celui-lĂ . Non seulement, ils ont inventĂ© un dialecte et un accent savoureux, ils ont Ă©galement baptisĂ© cet humour gentiment moqueur d’un mot aux sonoritĂ©s en totale adĂ©quation.

Le Bruxellois est un peu « fort en gueule », comme disait Bossemans. Un peu roublard, souvent sympathique, toujours gentiment moqueur. L’ironie et l’autodĂ©rision arborĂ©es avec le panache de la plus belle des lĂ©gions d’honneur.

Dikke nek certes mais aussi un cƓur grand comme ça, le Bruxellois s’est vu recevoir des dizaines et des dizaines de cousins, de pays proches ou lointains qui aujourd’hui font sa diversitĂ©, son multiculturalisme, son brassage (et lĂ , on s’y connaĂźt).

Il est facile de partir du concept d’additions des identitĂ©s mais une ville dĂ©teint sur ses habitants. Elle les englobe, les fait siens.

Aujourd’hui, Bruxelles rayonne au niveau international et lui confĂšre une aura, un statut inĂ©dit dans son histoire, mĂȘme si de tous les temps, elle a Ă©tĂ© courtisĂ©e.

Dans une ville comme celle-lĂ  oĂč la bureaucratie, le lobbying, la politique, le commerce international, l’administration ont pris une place majeure, il existe encore des bastions issus des modĂšles anciens, des reliques d’antan qui ont su survivre et prĂ©server leurs attraits.

Le stoemp est un de ceux-lĂ . NĂ© de l’économie de la pauvretĂ©, ce plat a fait bien du chemin et est devenu un des grands classiques du patrimoine gastronomique bruxellois.

NĂ© (probablement) aux Pays-Bas, pays auquel on doit dĂ©jĂ  la bintje, dĂ©veloppĂ© en Belgique sous diffĂ©rentes variations et appellations, il s’installe Ă  Bruxelles oĂč il devient un des plats prĂ©fĂ©rĂ©s de nos grands-mĂšres, un Ă©lĂ©ment intangible de nos souvenirs d’enfant avant de passer au statut d’icĂŽne bobo des guides touristiques.

MagnifiĂ© par l’engagement durable d’Albert Verdeyen, aujourd’hui son plus fervent dĂ©fenseur, il se veut un Ă©tendard de la ville. Une ville qui, elle-mĂȘme, de par sa mixitĂ©, n’est rien de moins qu’un stoemp dĂ©mographique.C’est dans cet esprit que cet ouvrage vous dressera des recettes traditionnelles bruxelloises (complĂ©mentaires aux deux premiers titres : Stoemp ! et Stoemp 2) mais Ă©galement des recettes de stoemps, inspirĂ©es largement par les ingrĂ©dients et les traditions des cuisines Ă©trangĂšres rencontrĂ©es au fil de notre voyage culinaire dans Bruxelles. À vos passe-vite !

Marc Van Staen

Plongez vous dans ce livre surprenant et délicieux et dégustez ce bon plat bruxellois à tous les modes

Bon appĂ©tit…

Laisser un commentaire