🇲🇦-Découvrez le Boujloud, Carnaval marocain annuel

Chaque annĂ©e, après l’AĂŻd al-Adha, le Maroc s’anime d’une festivitĂ© aussi mystĂ©rieuse que captivante : Boujloud, ou Bilmawen, le carnaval marocain oĂą peaux de chèvre et masques Ă©nigmatiques envahissent les rues.

Origines et Histoire d’un Carnaval Ancestral

Boujloud, signifiant “celui qui porte des peaux“, plonge ses racines dans une histoire sĂ©culaire.

La première documentation de cette tradition remonte à la fin du XIXe siècle, captée par des observateurs étrangers.

Les jeunes marocains dĂ©filent en costumes confectionnĂ©s Ă  partir de peaux, de cornes et de membres d’animaux sacrifiĂ©s, rappelant Ă©trangement Halloween avec leurs perruques colorĂ©es et maquillage effrayant.

Cependant, pour les habitants du pays, cette mascarade va bien au-delà du déguisement.

Ă€ travers le temps, Boujloud s’est infiltrĂ© jusqu’aux festivitĂ©s royales, devenant un moment clĂ© des cĂ©lĂ©brations de l’Achoura Ă  la cour du sultan Ă  Marrakech et Fès.

Des performances comiques et satiriques étaient régulièrement présentées, faisant rire le sultan et ses courtisans tout en égratignant subtilement les hiérarchies sociales.

Symbolisme Profond et Rituels

Le carnaval de Boujloud est riche en symbolisme. Certains anthropologues le comparent au dieu romain Lupercus, protecteur des récoltes.

Boujloud pourrait ainsi jouer le rĂ´le de bouc Ă©missaire, absorbant les esprits malins par le contact avec les participants.

D’autres voient en lui une continuitĂ© d’anciens festivals berbères de renouveau, rĂ©interprĂ©tĂ©s Ă  travers le prisme de l’AĂŻd al-Adha.

Entre critiques et adaptation

Cette tradition, bien que profondĂ©ment ancrĂ©e, n’Ă©chappe pas aux critiques.

Les panarabistes dĂ©noncent une pratique paĂŻenne “Ă©trangère” Ă  la culture marocaine, tandis que les islamistes l’accusent de “satanisme” en raison de son timing après une grande fĂŞte islamique.

MalgrĂ© cela, Boujloud continue d’Ă©voluer, fusionnant traditions anciennes et festivitĂ©s musulmanes dans un mĂ©lange unique.

Boujloud, festival de contestation et de cohésion sociale

Boujloud n’est pas seulement une fĂŞte, c’est aussi un moment de licence sociale oĂą les normes quotidiennes sont temporairement renversĂ©es.

Les costumes élaborés et les performances ludiques explorent des thèmes de la sexualité, de la procréation et des dynamiques de pouvoir.

Ainsi, Boujloud/Bilmawen n’est pas seulement une cĂ©lĂ©bration joyeuse, mais aussi une plateforme pour explorer et critiquer les normes sociales et les hiĂ©rarchies gĂ©nĂ©rationnelles.

Localisations Clés

Bilmawen“, “Boujloud“, “Harma“, “Boulabtayne“… les nombreuses appellations reflètent la diversitĂ© des rĂ©gions Ă  majoritĂ© ethnique amazigh qui cĂ©lèbrent encore ce festival traditionnel au Maghreb.

Ayant frĂ´lĂ© l’extinction pour ses incongruitĂ©s avec le rituel orthoxe de l’AĂŻd al-Adha, “fĂŞte du sacrifice” ou encore le Tafaska pour les Amazighs, cette tradition a notamment survĂ©cu dans la plaine du Souss et le Haut Atlas occidental.

Ces dernières années, à la faveur de la mise en valeur des traits distinctifs des cultures amazighs, mais aussi pour rehausser l’esprit festif autochtone en vue d’une relance touristique, des chefs-lieux du Souss comme Inezgane, Dcheira, Agadir offraient des scènes de véritables carnavals couronnées par des parades tonitruantes.

Boujloud/Bilmawen est bien plus qu’un simple carnaval : c’est une cĂ©lĂ©bration vibrante et complexe du riche patrimoine culturel local.

En conjuguant histoire, religion et commentaires sociaux, Boujloud continue de captiver et de fasciner, transcendant les gĂ©nĂ©rations et les critiques pour perdurer comme un pilier de l’identitĂ© de la rĂ©gion.

Source : Boujloud : Tradition ancestrale ou controverse contemporaine ? & Boujloud: Un carnaval Marocain prĂŞt Ă  captiver les spectateurs lors de la Coupe du Monde 2030 & Boujloud: Un carnaval Marocain prĂŞt Ă  captiver les spectateurs lors de la Coupe du Monde 2030 & Maroc: Boujloud, ce mythe qui a la peau dure – TRT Afrika

Laisser un commentaire