Lieux de pouvoir éminemment politiques, les palais sont l’un des emblèmes de la monarchie marocaine (Dar el-Makhzen) et des dynasties régnantes.
Les plus anciens ont été bâtis dans les villes impériales – Fès, Meknès, Rabat et Marrakech –, qui ont tour à tour été, au fil des siècles, des capitales.
Après l’établissement du protectorat, en 1912, Rabat devient la capitale du Maroc, au détriment de Fès.
Le sultan Mohammed Ben Youssef (futur Mohammed V) passe donc le plus clair de son temps au palais de Rabat. Mais il s’y sent oppressé, surveillé par les autorités françaises, et s’échappe régulièrement dans son palais de Oualidia, surprenant de modernité, qui sera son havre de paix.
Frénésie bâtisseuse
Si Mohammed V a opté pour la lagune et l’océan Atlantique, son fils, Hassan II, leur a préféré la montagne et le terroir. Son refuge préféré ? Le palais d’Ifrane, auxquels sont liés beaucoup de ses souvenirs d’enfance, et qui deviendra un haut-lieu de sa diplomatie. Sous son règne pourtant, Hassan II sera lui aussi gagné par une sorte de frénésie bâtisseuse ; il fera construire de nombreux autres palais qu’il habitera peu, voire jamais.
Quant à Mohammed VI, qui partage les goûts de son grand-père, il revient lui aussi à l’océan et à la mer Méditerranée, qu’il adore. Le Nord sera pendant très longtemps sa région de prédilection. Dès le début de son règne, il tente de rationaliser les dépenses (publiques) liées à la gestion des palais, et préfère à ces derniers une discrète villa.
Trois générations, trois monarques, trois lieux emblématiques : c’est cette saga royale que Jeune Afrique a choisi de raconter.
Source : [Série] Maroc : un roi, un palais – Jeune Afrique