Le Programme national d’appui Ă la Recherche, DĂ©veloppement et Innovation – PNARDI – a pour objet d’ injecter un milliard de dirhams, de 2025 Ă 2028, dans les laboratoires du Royaume.
Celui-ci veut hisser la recherche marocaine dans la cour des grands en pariant sur quatre éditions annuelles d’appels à projets et sur six domaines jugés stratégiques : gestion de l’eau, valorisation des phosphates, santé, sécurité alimentaire, énergies renouvelables et sciences sociales.
Au cœur du dispositif PNARDI, 200 millions de dirhams seront réservés à la mobilisation des Marocains du monde.
Ce volet, inédit par son volume, repose sur un faisceau d’incitations conçu pour répondre aux réalités d’une diaspora aujourd’hui souvent binationale.
D’abord, chaque appel à projets affichera un guichet diaspora : la présence d’un chercheur ou ingénieur MRE à la tête d’un consortium augmente les chances de financement, et l’association d’une entreprise nationale pèse encore davantage dans la sélection.
Les lauréats pourront obtenir jusqu’à dix millions de dirhams et un accès gratuit aux grandes plateformes technologiques de l’UM6P – supercalculateur, Green Energy Park ou laboratoires de phosphates – pour la durée du projet.
Ensuite,des chaires d’excellence de trois ans seront créées, assorties d’un traitement aligné sur les standards internationaux, d’une exonération d’impôt sur le revenu pendant cinq ans et d’un budget d’installation couvrant déménagement, logement et scolarité des enfants.
Pour les profils plus jeunes, les Fellowships Ibn Battouta financeront des séjours de un à douze mois, afin de lancer une équipe doctorale ou une ligne expérimentale avant de négocier, s’ils le souhaitent, un retour permanent.
Parce que nombre de chercheurs n’envisagent pas, du jour au lendemain, de quitter leur poste à Boston, Paris ou Montréal, le PNARDI mettra en ligne une plate-forme e-RDI Hub.
Elle offrira bureau virtuel sécurisé, visioconférences lab-to-lab et reconnaissance automatique – dans la carrière marocaine – des heures d’enseignement données à distance.
Autrement dit : la double nationalité n’est plus un obstacle, pas même un enjeu administratif ; elle devient au contraire un levier pour irriguer les laboratoires nationaux sans rupture avec les réseaux étrangers.
La logistique, longtemps pointée comme le maillon faible du retour des talents, sera traitée par une cellule Accueil Recherche au CNRST : visa scientifique délivré en quinze jours, équivalence rapide des diplômes, accompagnement du conjoint vers l’emploi, passerelles vers les lycées internationaux pour les enfants.
Les chercheurs-entrepreneurs, eux, pourront décrocher jusqu’à deux millions de dirhams d’amorçage via le sous-programme Nefzaouia pour créer une start-up deep-tech sur le sol marocain.
Le premier appel « édition 2025 » sera publié début juin, avec une sélection prévue en décembre pour un démarrage des financements le 1ᵉʳ janvier 2026.
Objectif affiché : mobiliser, d’ici 2028, environ 150 scientifiques de la diaspora sous une forme ou une autre – retour durable, séjours réguliers, pilotage de projets à distance.
L’heure de vérité arrive : si ces incitations tiennent leurs promesses, le PNARDI transformera enfin la fierté d’origine et la double appartenance des MRE en moteur tangible de souveraineté scientifique.
Source : Le Maroc veut le retour des MRE & Un fonds d’un milliard de DH pour le Programme national d’appui Ă …