Une longue liste de molécules de pesticides sont autorisées au Maroc. pourtant certaines, classées hautement dangereuses et interdites dans plusieurs pays, continuent d’être utilisées dans nos champs.
Zoom sur un scandale !
Le Maroc serait l’un des dix principaux importateurs de ces pesticides interdits.
Le Royaume en a importé de grandes quantités auprès de sociétés espagnoles, belges et italiennes.
« Au total, ce sont 1.350 tonnes et 1.900.000 litres de pesticides contenant cette matière qui sont entrĂ©s sur le territoire marocain en 2018 » …
Autre matière active interdite en Europe depuis 2007, en Suisse depuis 1989, et banni par plus de 50 pays à travers le monde : le Paraquat. Cet herbicide est massivement utilisé dans les monocultures de maïs, de soja ou de coton.
Il serait à l’origine d’une toxicité aiguë pour les travailleurs agricoles qui l’épandent. Ce contact direct avec ce produit chimique pourrait aussi causer l’affaiblissement de la fonction pulmonaire, le parkinson ou encore plusieurs formes de leucémies.
Au Maroc, 40 substances actives (ou 777 produits) des plus dangereuses étaient autorisées en 2018 pour un usage agricole.
20 autres substances (259 produits) sont homologuĂ©es quant Ă elles en tant que pesticides non agricoles.…Avec en moyenne 5 millions de tonnes de pesticides rĂ©pandus chaque annĂ©e dans le monde, les produits phytosanitaires reprĂ©sentent un colossal business de 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Un marché contrôlé par une poignée de multinationales, les Big Six (Bayer, Syngenta, DuPont, Dow, Monsanto et BASF), qui commencent à fusionner entre elles pour gagner encore en puissance.
Au niveau national, les données du rapport de l’association marocaine santé, environnement et toxicovigilance sur les HHPs , montrent que le marché des phytosanitaires marocain est un marché à 90% privé dont toutes les multinationales les plus connues dans le domaine sont représentées, soit à travers leurs filiales soit à travers des sociétés marocaines de distribution.
Les insecticides dĂ©tiennent la première place (40% Ă 55%), suivi des fongicides (35% Ă 45%), puis les herbicides (10% et 15%), selon les annĂ©es et les conditions climatiques….
Les cultures maraîchères consomment 35% de ces produits, ensuite viennent les plantations (30%), puis les céréales (25%), enfin les cultures industrielles et autres (10%).