Seo Young Deok: La métaphore de l’homme et de la machine
Seo Young Deok est un jeune artiste diplômé en “sculpture environnementale” de l’université de Seoul (Corée du Sud). Au travers de son art, l’artiste redonne une seconde vie aux chaines métalliques : “J’utilise des formes corporelles statiques et froides pour exprimer notre vraie nature, ayant tourné de la forme humaine vers d’autres propriétés“.
Il utilise exclusivement des matériaux métalliques, et plus particulièrement des maillons de chaîne et des chaînes de vélo. Son travail s’oriente sur l’anatomie et le corps humain, son œuvre imposante voir monumentale se compose de buste impressionnant, de corps disloqué ou de torse nu, de visage humain entièrement composés de maillon de fer soudé entre eux, tronçonné et meulé. On pourrait comparer ces sculptures à des chaines d’ADN.
Seo Young Deok cherche à capturer les angoisses de l’homme moderne et surtout les angoisses de la jeune génération. Grâce à son travail, il expose la réalité d’aujourd’hui avec tous ses problèmes et ses écueils. Ainsi, son œuvre a une forte signification sociologique qui reflète le monde fragmenté dans lequel nous vivons.
Pour lui, l’homme est essentiel, il offre et relate des histoires de gens populaires qui lui sert de modèle. Cela montre ses intérêts profonds et larges pour les formes du corps humain. Son travail devient une performance car tout est fait à la main. Il commence par une esquisse sur papier ensuite la modélisation pour maitriser les volumes et l’assemblage du fer. Ces corps sont fermes et solides dans l’ensemble, cependant ils sont vides à l’intérieur même desséchés, écrasés, rouillés, fondu par la chaleur des soudures, sans ossature qui contraste avec son apparence extérieur lisse, poli, brillant et doux.
Certains lui attribuent le fait de travailler presque uniquement sur l’humain, par des tourments dans son enfance, par une gêne sur l’apparence physique submergé par l’image de soi ou par le regard de l’autre.
En attendant, on peut observer que ces visages sont paisibles, les bouches fermées et les yeux clos comme un penseur (peut-être une référence à Rodin). Ses sculptures sont placées sur le sol, ou attachées au mur ou poser sur un support géométrique qui contraste avec les formes arrondies de ces oeuvres.
Le choix des chaines en acier symbolisent le lien entre les gens (les peuples), mais aussi le symbole des ravages de la fin de l’économie industrielle ce qui est le manifeste dans son travail.
On peut aussi aller plus loin et voir une tentative de représenter une forme naturelle par une forme artificielle et mécanisée. En d’autres termes, la technologie et l’industrie ne font qu’un avec la vie d’aujourd’hui…
Sources : Seo Young Deok: La métaphore de l’homme et de la machine & Découverte – Cet artiste recycle des chaînes de vélo ! | Arts in the City