Réflexions – Une chambre d’agriculture alternative n’ adhérant pas au modèle productiviste et polluant… Pourquoi pas Ici & Ailleurs ?…

Protéger la biodiversité, améliorer le sort des petits paysans, développer l’économie locale, intégrer écologistes et consommateurs dans ses instances : le beau bilan de la seule chambre d’agriculture alternative de France, au Pays basque…

« Quand il n’y a plus qu’une ferme dans un village, il n’y a plus de vie rurale »….

Dans ce territoire d’élevage de brebis, les paysans étaient poussés à produire de grands volumes de lait pour approvisionner les fromageries industrielles de Roquefort.

Mais dans les années 1970, les éleveurs basques ont mis fin à cette dépendance à l’industrie laitière et ont commencé à fabriquer leur propre fromage de brebis traditionnel local, vendu plus cher.

Reconnu en 1980 par l’appellation d’origine protégée Ossau-Iraty, (en vente à Carrefour-Agadir), il est produit aujourd’hui par 1500 fermes.

C’est aussi dans ce territoire qu’est née il y a seize ans, une chambre d’agriculture alternative unique en France : EHLG (« Euskal Herriko Laborantza Ganbara » en basque….

« L’agriculture est le problème de la société tout entière »…

Tous les six ans, la chambre alternative, à l’instar des chambres d’agriculture classiques, élit ses représentants. Avec une différence de taille : « Nous avons décidé d’intégrer les environnementalistes et les consommateurs »

Des paysans qui protègent la biodiversité et des espèces menacées d’extinction

« Puisque la biodiversité est permise par les paysans, ils doivent être au cœur de cette mesure »

Alors que les chambres d’agriculture classiques soutiennent trop souvent des politiques de standardisation industrielle des semences ou des races d’animaux, EHLG s’attache à sauvegarder la diversité locale, parfois menacée d’extinction : races rustiques de vaches, de brebis et de canards, l’abeille noire ou encore les variétés de cerises d’Itxassou…

« Nous avons besoin de la montagne pour vivre »

Habituées à pâturer en montagne, les brebis de la race Sasi ardia sont ainsi capables de valoriser tous les espaces hors de l’exploitation. Elles étaient presque introuvables il y a quinze ans. On en compte aujourd’hui plus d’un millier.

Renaissance d’une filière locale de pain

Autre objectif, relocaliser la production. « Il y a cinquante ans, on produisait du blé sur la ferme, on le donnait à la boulangère et en échange elle nous donnait les pains….

En 2009, deux meuniers proposent de relancer la culture de blé pour produire du pain local. L’idée de retrouver le pain de son enfance séduit Alain Claverie. Avec un autre paysan et un boulanger, ils se mettent autour d’une table…

EHLG accepte d’accompagner les meuniers. La production de blé basque est ainsi relancée et les premiers pains « Herriko » – « du pays », en français – sont commercialisés….

« Dès le départ, nous nous sommes posé la question de la rémunération du paysan »

La filière Herriko montre qu’il est possible de faire autrement. Quand un problème se présente, paysans, meuniers et boulangers se réunissent pour penser collectivement une solution, en veillant aux besoins de chacun…

« Je suis riche de savoir-faire, beaucoup plus que de capitaux »

Pour éviter que les fermes ne soient rachetées par des plus gros lorsque des agriculteurs partent à la retraite, EHLG fait de la transmission un enjeu important.

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Source : Au Pays basque, une chambre d’agriculture alternative fait vaciller le modèle productiviste et polluant – Basta !

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