Oxfam Maroc a publiĂ© un rapport sur le travail domestique des petites filles au Maroc, intitulĂ© âPetites mains, grandes corvĂ©esâ.
LâONG y expose les inĂ©galitĂ©s et les violences qui dĂ©coulent de cette pratique.
Bien que le travail des enfants soit en baisse, il persiste dans le pays, notamment dans le domaine domestique oĂč les enfants effectuent des tĂąches dangereuses et souvent mal rĂ©munĂ©rĂ©es
Oxfam Maroc rappelle que le travail domestique des petites filles constitue une offense Ă lâenfance marocaine et doit ĂȘtre combattu pour protĂ©ger les enfants.
2 % des enfants de 7 Ă 17 ans
Le rapport dâOxfam souligne que 148.000 enfants Ă©taient Ă©conomiquement actifs en 2021 parmi les 7.493.000 enfants ĂągĂ©s de 7 Ă 17 ans, soit 2 % de cette catĂ©gorie de population.
Bien que ce chiffre soit en baisse de 26 % par rapport à 2019, il reste préoccupant.
PrĂšs de six enfants sur dix (59,4 %) accomplissent des travaux dangereux, soit 88.000 enfants, ce qui reprĂ©sente 1,2 % des enfants de cette tranche dâĂąge.
La pauvreté et les normes sociales perpétuent les inégalités dont les femmes et les filles sont les premiÚres victimes et creusent davantage le fossé entre les riches et les plus pauvres.
Seuls 10 % de la population possĂšdent plus de 63 % de la richesse totale, tandis que 50 % en possĂšdent moins de 5 %.
Les enfants sont parmi les premiÚres victimes de cette pauvreté et de la vulnérabilité. Ainsi, 35,4 % de la population pauvre et 28 % de la population vulnérable sont des enfants ùgés de 0 à 14 ans.
En plus de la pauvreté, des facteurs culturels et sociaux poussent les parents à envoyer leurs filles travailler dans des foyers privés avant leur mariage.
Les employeurs choisissent souvent des travailleuses mineures parce quâelles sont rĂ©putĂ©es plus obĂ©issantes et coĂ»tent moins cher.
Bien que le Maroc ait récemment mis en place une loi sur le travail domestique, elle est
difficilement applicable en raison de lâabsence de contrĂŽle et dâun accĂšs limitĂ© Ă la justice.Le rapport souligne Ă©galement que la loi 19-12 sur le travail compte les employĂ©.e.s de maison.
Toutefois, cette loi ne peut ĂȘtre appliquĂ©e que si les foyers sont surveillĂ©s pour sâassurer de sa bonne mise en Ćuvre, ce qui reste difficile Ă rĂ©aliser.
Le rapport de Oxfam Maroc conclut que le pays a connu des avancées remarquables pendant les cinq derniÚres décennies, une croissance économique dynamique et des progrÚs dans la réduction de la pauvreté, mais les inégalités sociales et économiques freinent ses ambitions.
Pour lutter contre le travail des enfants, lâONG recommande une prise de conscience et une
rĂ©duction de la pauvretĂ©.Elle prĂ©conise Ă©galement une application stricte de la loi sur le travail domestique, la crĂ©ation de mĂ©canismes de suivi et de contrĂŽle, ainsi quâun accĂšs plus large Ă la justice pour les Marocains et Marocaines.
Oxfam Maroc rappelle que le travail domestique des petites filles constitue une offense Ă lâenfance marocaine et doit ĂȘtre combattu pour protĂ©ger les enfants.
La lutte contre cette pratique doit ĂȘtre au cĆur de la mobilisation pour un travail digne et et dĂ©cent.