Au Maroc, on dénombre les météorites par milliers : plus de 13.000 ont été ramassées et 22 chutes ont été récemment observées sur le territoire marocain.
Ces météorites trouvées au Maroc contribuent à plus de la moitié des recherches scientifiques dans le monde.
Parmi celles-ci, figure, la NWA 13188 qui a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 2012 dans le Sahara marocain l’endroit prĂ©cis oĂą elle a Ă©tĂ© trouvĂ©e restant inconnu. Â
BaptisĂ©e Northwest Africa 13188 (NWA 13188) ou plus vulgairement mĂ©tĂ©orite “boomerang“, elle avait Ă©tĂ© trouvĂ©e quelque part au Maroc en 2012. Â
Elle a par la suite, été achetée en juin 2018 lors de la 52ème édition, du salon « Mineral & Gem » de Sainte-Marie-aux Mines (Haut-Rhin en Alsace) à un marchand de météorites marocain par Albert Jambon professeur de Géochimie à l’Institut des Sciences de la Terre de Paris, à l’Université Pierre et Marie Curie.
Ce serait, selon toute vraisemblance, la première roche spatiale à avoir effectué un aller-retour extraordinaire depuis la Terre, selon une étude présentée à la conférence internationale de géochimie « Goldschmidt » le 11 juillet 2023 à Lyon par une équipe de scientifiques dirigée par Jérôme Gattacceca, de l’Université d’Aix-Marseille.
Ces derniers considèrent que cette roche volcanique terrestre est une mĂ©tĂ©orite projetĂ©e depuis la Terre et qui y est redescendue Ă sa surface.Â
Selon Abderrahmane Ibhi, chercheur scientifique dans le domaine des mĂ©tĂ©orites et fondateur responsable du MusĂ©e Universitaire de MĂ©tĂ©orites d’Agadir, « elle pourrait avoir Ă©tĂ© propulsĂ©e dans l’espace après l’impact d’une comète ou d’un astĂ©roĂŻde il y a environ 10 000 ans au cours d’un Ă©vènement qui aurait ainsi, envoyĂ© de la matière Ă travers l’atmosphère primitif de la Terre.Â
La question qui se pose aujourd’hui, conclut Abderrahmane Ibhi , est « comment une telle roche a-t-elle pu quitter notre planète pour y revenir des milliers d’annĂ©es plus tard ? Des Ă©tudes et analyses scientifiques complĂ©mentaires notamment l’astromĂ©trie et la mĂ©canique cĂ©leste sont en cours et devraient très bientĂ´t nous aider Ă rĂ©soudre cette Ă©nigme pour mieux comprendre ce processus. Il percera alors le secret de +l’aller-retour+ de cette roche marocaine, la première mĂ©tĂ©orite d’origine terrestre dĂ©couverte sur notre planète ».Â
Le musĂ©e universitaire de mĂ©tĂ©orites d’Agadir, installĂ© aujourd’hui au cĹ“ur du complexe universitaire Ibn Zohr est premier du genre au Maroc, mais aussi d’Afrique et du Monde Arabe.
C’est un lieu d’exposition permanent d’Ă©chantillons de mĂ©tĂ©orites marocaines et Ă©trangères, spĂ©cialement une vitrine de rares mĂ©tĂ©orites de Lune et de Mars avec un Ă©chantillon de Tissint, la mĂ©tĂ©orite martienne tombĂ©e le 18 juillet 2011 dans la rĂ©gion de Tata .
Une deuxième vitrine expose une belle collection de tectites, et du verre libyque, dont une superbe tranche de moldavite.
Elle expose Ă©galement un Ă©chantillon de la mĂ©tĂ©orite de Tcheliabinsk, dĂ©signĂ©e par l’Union astronomique internationale comme super-bolide de Tcheliabinsk (Russie) provoquant une dĂ©flagration d’une force de 300 et 500 kilotonnes, selon les estimations de la NASA et qui a blessĂ© en 2013 plus de 15 000 personnes.
Vous y trouverez aussi d’autres météorites authentiques: des fragments de l’astéroïde Vesta roches de 4,5 milliards d’années, les sidérites et les brèches d’impact d’Agoudale prescrit par la communauté scientifique internationale comme le premier grand cratère d’impact au Maroc.
Faites connaissance du Musée Universitaire des Météorites à Agadir et de son fondateur Abderrahmane Ibhi, ICI ou ICI
Info soir 2M, 07 Septembre 2021 : “Des diamants trouvĂ©s dans une mĂ©tĂ©orite exposĂ©e dans le MusĂ©e Universitaire de MĂ©tĂ©orites” avec Ibhi Abderrahmane. Parmi les 120 mĂ©tĂ©orites de diverses catĂ©gories exposĂ©es au sein du MusĂ©e Universitaire de MĂ©tĂ©orites, c’est sur la NWA 12606 que cette fabuleuse dĂ©couverte a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. Cette dernière Ă©tait exposĂ©e au MusĂ©e d’Agadir depuis deux ans, avant que des spĂ©cialistes marocains, dont le professeur Ibhi, et leurs homologues italiens dĂ©cident d’une analyse plus approfondie. Plusieurs analyses très mĂ©ticuleuses ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur la roche avant de dĂ©couvrir ces minuscules diamants, incrustĂ©s entre diffĂ©rents composants (de taille millimĂ©trique!) tels l’olivine (Ă 90%), le pyroxène (Ă 5%) ou encore le graphite (Ă 5%).
Source : Northwest Africa 13188 : un expert des mĂ©tĂ©orites explique l’Ă©nigme & MusĂ©e de mĂ©tĂ©orites d’Agadir