🇲🇦-Séisme 2023 : la vie des sinistrés 3 mois après

À Amizmiz, sur les contreforts de l’Atlas, la neige recouvre les cimes des montagnes et les gens vivent toujours sous la tente, trois mois après le violent séisme qui a touché la région.

Dans les douars et les villages, les gens se sont regroupés en camps par quartiers et s’entraident pour passer l’hiver.

Les enfants eux espèrent une chose ; que l’école rouvre au plus vite.

Sur un terrain de football à 50 mètres de sa maison inhabitable, Lahbib tente tant bien que mal d’améliorer les conditions de vie de ses enfants et de ses voisins.

La vie dans un camp de tentes

Avec ses amis, il a construit des sanitaires en bois et tissu agricole pour permettre à tous de pouvoir prendre une douche et aller aux toilettes dignement. Un chauffe-eau à gaz a même été installé grâce aux dons que Lahbib a reçu. Lui et ses voisins ont également dû creuser une rigole qui traverse le camp de part en part et évite aux tentes de se retrouver inondées par les pluies hivernales.

Tous ici sont reconnaissants de l’aide qu’ils ont reçu, mais voient bien que celle-ci se tarit au fils des jours. Aujourd’hui, de nombreuses associations ont plié bagage et les habitants se retrouvent seuls face aux aléas climatiques.

Lahbib de son côté a réussi à améliorer son quotidien. Il a recouvert le sol d’une fine couche de béton, réussit à se procurer une tente isolée par une couche de tissu épais, et surtout récupéré un vieux poêle à bois chez un ami pour réchauffer les nuits froides de ce mois de décembre.

Lahbib attend toujours les aides à la reconstruction promises par l’Etat. Dans son cas, ce sont 7000 euros que les autorités lui ont promis pour restaurer sa maison. Mais Lahbib a d’autres plans. Il l’assure, il ne pourra jamais revenir vivre chez lui. Le traumatisme pour lui et ses enfants sont trop grands et les maisons voisines menacent de s’effondrer. Lahbib rêve aujourd’hui d’offrir une fermette à sa famille, où il pourra cultiver un potager et élever poules et lapins.

L’école à tout prix

À quelques pas de là, Hajja Hnia est une vieille dame courageuse qui élève seule son petit-fils Aymane. Les parents d’Aymane, ainsi que ses frères et sœurs sont tous morts durant le séisme. Du haut de ses cinq ans, le petit garçon garde le sourire et s’amuse avec un chiot épagneul que ses voisins de tente ont adopté. Mais ce qui donnera vraiment le sourire à Aymane, c’est de retrouver Khadija, sa maîtresse d’école qu’il aime beaucoup et qui lui sert de repère.

Malheureusement, au Maroc, une importante grève dans l’éducation nationale a empêché les enfants de faire leur rentrée normalement.

Hajja Hnia aimerait que Aymane reparte à l’école et puisse retrouver un semblant de normalité, malgré le malheur qui l’a touché. Elle envoie le garçon dans une école privée voisine, qui face à la demande, a dû se démultiplier pour accueillir un maximum d’enfants. Certains ont le droit d’aller en classe le matin, d’autres l’après-midi. Aymane peut retrouver ses amis deux heures par jour. Il ne comprend pas trop ce qu’est une grève, mais il en est sûr, il retrouvera sa maîtresse très bientôt.

Source : Trois mois après le séisme au Maroc, la vie des habitants sous tente face aux aléas climatiques – rtbf.be

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