« LâĂtat a toujours essayĂ© de trouver un Ă©quilibre entre, dâun cĂŽtĂ©, la nĂ©cessitĂ© de ne pas heurter la lĂ©gitimitĂ© religieuse sur laquelle est fondĂ©e la sociĂ©tĂ©, que le commandeur des croyants doit prĂ©server, et de lâautre, lâouverture Ă la modernitĂ© Ă travers notamment la ratification de toutes les conventions internationales sur lâĂ©galitĂ© entre lâhomme et la femme »,….
Câest en effet grĂące Ă Mohammed VI quâun nouveau code de la famille, appelĂ© communĂ©ment la Moudawana, a Ă©tĂ© adoptĂ© en 2004 dans le but dâintroduire « lâĂ©galitĂ© et lâĂ©quitĂ© entre les deux conjoints », avec notamment des dispositions sur la polygamie, rendue trĂšs difficile, lâĂąge du mariage, fixĂ© Ă 18 ans sauf dans certains cas soumis Ă lâautorisation du juge, ou encore lâinstitution du divorce par consentement mutuel….
AprĂšs la rĂ©vision constitutionnelle de 2011, qui dispose dans son article 19 que « lâĂtat marocain Ćuvre Ă la rĂ©alisation de la paritĂ© entre les hommes et les femmes », le royaume a en effet adhĂ©rĂ© au Protocole facultatif Ă la Convention des Nations unies sur lâĂ©limination de toutes les formes de discrimination Ă lâĂ©gard des femmes, ce qui le pousse Ă modifier son code de la famille.
« Tout ce qui ne relĂšve pas dâune prescription coranique formelle peut ĂȘtre amendĂ©. Concernant lâhĂ©ritage, sans aller jusquâĂ instaurer une Ă©galitĂ© parfaite, on peut sâattaquer Ă certaines rĂšgles contestĂ©es, comme lâhĂ©ritage par voie de taassib »…
Autre injustice susceptible de se retrouver au cĆur du dĂ©bat : contrairement Ă lâhomme, la femme perd la garde de son enfant lorsquâelle se remarie aprĂšs un divorce…
Tout comme lâinterdiction du mariage des mineures. Bien que la Moudawana de 2004 dĂ©termine la capacitĂ© matrimoniale Ă 18 ans, elle accorde aux juges un pouvoir de dĂ©rogation…
« LâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes et la pleine participation des femmes Ă lâensemble des aspects de la vie active ne peuvent se faire sans un cadre juridique en harmonie avec les ambitions du pays, qui permette aux femmes de jouir pleinement de leurs droits, sans discrimination »