🇲🇦-ARTE :  Ă€ voir le documentaire “Les nomades du Haut Atlas”

Depuis des siècles, les tribus du Haut Atlas pratiquent l’agdal, une gestion communautaire des terres rĂ©pandue au Maroc et dans le Maghreb.

Au printemps, ces éleveurs de moutons et de chèvres restreignent l’accès à certains de leurs pâturages pour permettre aux plantes de se régénérer.

Partout au Maghreb, les modes de gestion « traditionnels » et les institutions coutumières ont été fortement désorganisés au cours du xxe siècle.

Dans le Haut Atlas marocain cependant, les institutions locales intervenant dans la gestion des ressources naturelles communes (eau, forêts, parcours) se maintiennent aujourd’hui encore, protégées par un isolement relatif et une histoire particulière.

L’agdal, mise en défens « traditionnelle » des milieux forestiers et pastoraux, est une pratique de gestion emblématique de la montagne berbère.

Le terme agdal provient d’une racine berbère associĂ©e Ă  la prairie et au pâturage dans une grande partie du Maghreb et du Sahara.

L’image de la verte prairie, de l’abondance de l’herbe, de profusion de vie, sont au cĹ“ur de la notion d’agdal et des reprĂ©sentations qui lui sont associĂ©es.

Dans le Haut Atlas, « l’agdal fait rĂ©fĂ©rence aux prairies d’altitude et aux alpages qui recueillent l’eau de la fonte des neiges, les meilleurs pâturages d’Ă©tĂ© quand la sĂ©cheresse a grillĂ© les parcours de la plaine» (Auclair & Alifriqui, 2005).

La transhumance estivale et l’accès aux agdals d’altitude revĂŞtent aujourd’hui encore une importance stratĂ©gique pour les communautĂ©s agropastorales.

L’une des trois familles en charge de l’agdal d’Igourdane, dans les montagnes du Haut Atlas, effectue chaque annĂ©e une transhumance de 150 kilomètres pour profiter de la fraĂ®cheur des pâturages d’altitude.

Mais sous l’effet du rĂ©chauffement climatique, les puits se tarissent et les annĂ©es de sĂ©cheresse se multiplient, limitant les naissances au sein du troupeau et asphyxiant la maigre source de revenus des nomades…

Dans les dĂ©cors d’une beautĂ© minĂ©rale saisissante du Haut Atlas marocain, les documentaristes Inanç Tekgüç et Eda Elif Tibet filment, au rythme de la migration, les garants d’une tradition qui, faute de rentabilitĂ©, a perdu sa raison d’être.

Chaque annĂ©e un peu plus, les nomades abandonnent leur mode de vie, scolarisent leurs enfants et reviennent Ă  la ville, lorsqu’ils ne promènent pas les touristes attirĂ©s par la beautĂ© des paysages.

Ă€ des lieues de ce qui fit l’essence de leurs traditions, les membres de ces tribus rĂŞvent dĂ©sormais pour la plupart de maisons, d’un salaire mensuel, ou mĂŞme, pour les plus jeunes, d’un emploi Ă  l’Ă©tranger…

Un portrait de famille touchant, serti d’images splendides.

ARTE : Les nomades du Haut Atlas

Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, voyez

Agdal : patrimoine socio-Ă©cologique de l’Atlas marocain

Le Sang & le Sol  Nomadisme et sédentarisation au Maroc & Nomadisme et semi-nomadisme au Maroc & L’Agdal dans la dynamique des systèmes agraires des arganeraies des Haha (Haut-Atlas Occidental, Maroc)

Source : Maroc : les nomades du Haut Atlas – Regarder le documentaire complet | ARTE

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