Pourquoi le prix du cacao s’est-il envolé à 10.000$/tonne ?

cacao et chocolat

Nouveau record historique sur les marchés internationaux : la tonne de cette précieuse fève a atteint 10.000 dollars à la bourse de New York ce mardi.

Le chocolat va coûter plus cher dans nos magasins ! Encore faut-il que ce soit du vrai !

La crise des cultures est bien réelle : elle est due à un déficit de productivité,  une mauvaise saison météo, mais aussi à la spéculation.

Cest plus que le cuivre – métal essentiel à la transition énergétique – par exemple. Mais la trajectoire paraît irréelle. 

La tonne de cacao valait 2 500 dollars il y a un an – quatre fois moins -, et environ 650 dollars il y a dix ans. Par ailleurs, le précédent record, qui n’a été battu qu’en février, datait de 1977 et était d’environ 5 500 dollars.

Cacaoyer

Les cacaoyers ont besoin d’un climat particulier pour pousser : un fort taux d’humidité, conjuguée à des températures élevées et à l’ombre de grands arbres autour d’eux.

Par ailleurs, ils ne supportent pas les aléas climatiques extrêmes.

La conjonction relativement rare de ces éléments sur la planète fait que la majorité de la production mondiale est concentrée en Afrique de l’Ouest. À eux deux, la Côte d’Ivoire et le Ghana produisent les deux tiers des 5 millions de tonnes récoltées chaque année.

Seulement, ces deux pays enchaînent depuis trois ans les mauvaises récoltes, victimes de catastrophes climatiques : d’abord des inondations, qui ont détruit les plantations puis favorisé l’apparition de champignons et de maladies, avant une sécheresse renforcée par le phénomène climatique El Niño.

Résultat, le Ghana a vu sa production réduite de plus de 20 %, de 850 000 à 650 000 tonnes par rapport à la récolte précédente.

Mais le climat n’est pas le seul coupable de la réduction de l’offre de cacao.

Les pays producteurs sont également victimes d’un sous-investissement chronique. Pendant des années, les prix mondiaux sont restés bas, pour le plus grand bonheur des consommateurs occidentaux, mais pour le plus grand malheur des producteurs de cacao.

Cela les a empêchés de planter de nouveaux arbres, de développer de nouvelles variétés plus résistantes, d’utiliser des engrais ou des pesticides efficaces… Les arbres, plantés pour la plupart au début des années 2000 vieillissent, et deviennent moins productifs et plus vulnérables.

Suite à cela,  la crainte d’une pénurie s’est installée , entraînant à son tour de la spéculation financière de la part de certains courtiers en matières premières. 

En pariant sur la poursuite de l’augmentation des prix, ils ont créé une demande artificielle qui a poussé les prix encore plus haut.

Face à cette situation, l’industrie chocolatière a tenté de s’adapter pour ne pas faire fuir les consommateurs.

Certain sont mis en place une stratégie de shrinkflation  ou réduflation  à savoir stratégie commerciale par laquelle, alors que la quantité de produit contenue dans un bien diminue, le prix du bien est stable voire augmente

D’autres sont aussi tentés de trouver des substituts au cacao pour contenir leurs coûts de production.

Bloomberg rapporte par exemple que plus de 40 % des barres « chocolatées » mises sur le marché aux États-Unis ne contiennent pas de chocolat mais du caramel, du beurre de cacahuète, des noix ou des fruits, tel que le caroube. 

Source : Pourquoi le prix du cacao s’envole & Du chocolat au goût amer : le prix du cacao s’envole et atteint 10.000 dollars la tonne – RTBF Actus

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