Le paysage artistique national a perdu lâune de ses grandes figures emblĂ©matiques.
Lahcen Zinoun, danseur Ă©toile, chorĂ©graphe, cinĂ©aste, metteur en scĂšne, peintre, sculpteur, lâartiste aux multiples facettes lâhomme qui voulait faire danser les marocains a suivi son rĂȘve jusquâau bout, jusquâau dernier souffle. Il avait un souci : dĂ©velopper la danse au Maroc.
De Hay Mohammadi au Ballet royal de WallonieâŠ
AprĂšs ses premiers pas au Conservatoire de Casablanca, en 1958, Il a brillĂ© sous dâautres cieux. Il fut le premier Marocain ayant Ă©tudiĂ© la danse professionnelle Ă ĂȘtre devenu danseur Ă©toile dans le Ballet royal de Wallonie, en 1970.
Il a en outre partagĂ© la scĂšne avec les grandes signatures de la de la chorĂ©graphie telles que Peter Van Dijk, Janine Charrat, George Skibine, AndrĂ© Leclair, Jeanne Brabants, Jorge LefebreâŠ
Sa passion lâa toujours guidĂ©e. Ainsi, avec son Ă©pouse belge Michelle Barette, le dĂ©funt a lancĂ©, Ă Casablanca, sa ville natale lâĂ©cole de danse «Le Ballet-ThĂ©Ăątre Zinoun», en 1978….
Il a Ă©galement signĂ© des Ćuvres pour le 7Ăšme art, les courts mĂ©trages âFlagrant dĂ©lireâ (1991) âSilenceâ (2001) âPianoâ (2002) âFaux pasâ( 2003),ou encore les longs-mĂ©trages «Oud Alâward ou la BeautĂ© Ă©parpillĂ©e» ( 2007) et «Femme Ă©crite » (2011).
CinĂ©aste important, sensible, il Ă©tait engagĂ© pour la question de la libertĂ© et contre la censure de toutes sortes…
Son premier long-mĂ©trage «Oud Alâward», est magnifique de sensibilitĂ©, engagĂ© pour la question de la femme… qu’on retrouve aussi dans son deuxiĂšme long-mĂ©trage «femme Ă©crite» .
Lahcen Zinoun etait un cinĂ©aste de lâengagement jusquâau bout et qui Ă©tait lĂ pour tous les combats contre la censure en faveur de la femme et de la LibertĂ©….
Dans les moments les plus sombres de sa vie, la peinture fut une vraie issue et une échappatoire.
Ses combats furent multiples pour la libertĂ© du corps, pour la libertĂ© de la crĂ©ation et de lâexpression par le truchement de lâart, de la danse et de la beautĂ© dans toute sa splendeur. L’artiste sensible resta toujours debout malgrĂ© les vents et les marĂ©es de la vie et de la sociĂ©tĂ©.
Dans âLe rĂȘve interditâ, paru en 2021 par la maison dâĂ©dition belgo-marocaine âMaha Ăditionsâ, Lahcen Zinoun y raconte sa vie et son parcours .
Dans cette autobiographie nĂ©e dâune douleur, dâune frustration, le dĂ©funt plonge le lecteur dans son univers, ses mĂ©moires et son vĂ©cu dâhomme et dâartiste.
Dans ce livre, âjâĂ©cris sur mon passage au conservatoire, puis lâintĂ©gration dâune compagnie professionnelle royale en Belgique et la troisiĂšme Ă©tape est mon retour au Maroc oĂč je me suis heurtĂ© au public, car nous nâavons pas une culture de la danse classique, par la suite je me suis penchĂ© sur les danses du patrimoine qui Ă©taient sclĂ©rosĂ©esâ.
Dans cet autobiographie rĂ©Ă©ditĂ©e en 2023 Ă l’initiative du Cercle des laurĂ©ats de Belgique apparaĂźt « en arriĂšre-plan « le portrait d’un Maroc aux premiĂšres annĂ©es de son indĂ©pendance« , mais aussi « le dĂ©cor des annĂ©es 1960-1970 en Belgique » selon Dimobel-60, le projet constituĂ© dans la perspective du 60Ăšme anniversaire de l’immigration marocaine en Belgique.
Pour ceux qui le souhaitent, le livre âLe rĂȘve interditâ est encore disponible au CLB et Ă l’association ABAVBA au prix de 150 dhs.
Source : Lahcen Zinoun, le pĂšre de la chorĂ©graphie au Maroc, tire sa rĂ©vĂ©rence⊠– ALBAYANE