🇲🇦-Taroudant : Oasis de Tiout et ses activités agro-touristiques

L”Oasis de Tiout (parfois écrite Tioute) est située dans l’Est de la province de Taroudant dans la région du Souss Massa.

Elle est composée de  20.000 palmiers-dattiers qui s’étendent à perte de vue sur 1’000 hectares et de cultures de céréales (blé, orge, maïs) bien irriguées, grâce à la source miraculeuse provenant du djebel (montagne) Anti-Atlas.

Canalisée avec soin, cette source a favorisé l’apparition d’une immensité de verdure, alors que les hauteurs sont arides.

Au fur et à mesure que le canal s’enfonce dans la Palmeraie, il s’élargit et dispense sa fraîcheur.Il alimente ses 16 moulins à eau, dont malheureusement plus qu’un seul demeure en activité.

C’est ici que furent tournées des scènes du film “Ali Baba et les 40 voleurs”, incarné par l’hilarant Fernandel. 

Bien que l’écosystème de l’Oasis fournisse un ensemble de services liés à la biodiversité, à la production agricole, aux loisirs et à la culture, il est en danger du fait de la diminution des ressources en eau et de pratiques de gestion non durable.

Le passé historique du Centre de Tiout avec une Kasbah datant du XVIe siècle (forteresse), les canaux d’irrigation de la palmeraie, les moulins, les deux grands bassins utilisés pour l’eau d’irrigation, tout cela constitue un vrai pôle d’attractivité touristique.

De plus, grace à sa proximité avec Agadir, le tourisme est devenu, avec l’agriculture, le pilier de l’économie locale malgré la faiblesse des structures d’accueil.

Préservation et restauration Plusieurs projets de développement portés par la Commune et un tissu associatif dynamique (artisanat, coopérative, agriculteurs) ont été mis au point pour développer cette activité touristique.

Mais suite au dépérissement du système oasien et  à une gestion de l’eau non adaptée (disponibilité des ressources en eau, faible valorisation de l’eau agricole, absence d’assainissement liquide et un réseau d’eau potable vieillissant) et au fait que  la commune ne dispose ni de collecte ni de traitement des déchets solides, ces projets sont très compromis.

Un autre souci est lié à l’alimentation en eau qui est assurée par une source dont le débit baisse régulièrement (actuellement 60l/s). Aujourd’hui cette source est exploitée par pompage pour l’irrigation et l’eau potable du centre de Tiout. Un forage s’est imposé pour l’alimentation des bassins et canaux d’irrigation de l’Oasis.

De surcroît, ces ressources sont vulnérables en raison des épisodes de sécheresse et d’inondations.

Suite à cela et en coordination avec les autorités locales, régionales et les associations, un projet de territoire global, fédérateur, agro-touristique basé sur la valorisation de l’eau se dessine autour de la palmeraie.

Ce projet est articulé autour de la préservation et de la restauration de l’oasis et s’intégrant dans le Plan Local de Développement et le SAGIE en cours de définition.

De nombreux systèmes oasiens sont confrontés à des risques de dégradation similaires à ceux de Tiout.

La restauration et le maintien de l’écosystème oasien de Tiout par un plan intégré de développement territorial basée :

• sur une gestion vertueuse, parcimonieuse, durable et concertée de la ressource en eau,
• sur l’économie circulaire et la création de richesse par une agriculture efficiente à forte valeur ajoutée en lien avec une activité de tourisme vert

Ce plan de développement offre une solution réplicable à l’échelle de l’Afrique et de la région MENA.

L’espace oasien recèle des atouts de grande importance qui ont besoin d’être valorisés.

Car ces espaces sont riches de leurs savoir-faire artisanal original, culture, patrimoines immatériel et architectural durable, sites historiques, ainsi que de leur diversité et paysages naturels typiques.

Pour en savoir plus sur ce projet de développement lisez l’article “Préservation et développement du patrimoine Oasien par une activité agro-touristique raisonnée” référencé ci-dessous

Source : Préservation et développement du patrimoine Oasien par une activité agro-touristique raisonnée | RIOB (Réseau International des Organismes de Bassin) & Anti-Atlas : L’oasis oubliée de Tiout